Microstructures affectant les
lèvres des failles :
Les "lèvres" d'une faille sont les bords des
deux compartiments décalés. Deux types de dispositions
permettent d'y déterminer les caractéristiques du
mouvement.
- La première
est la présence d'un miroir de faille, surface
de friction sur laquelle s'est fait le glissement des deux compartiments,
Elle est visible si elle a été suffisamment dégagée
par l'érosion et si celle-ci ne l'a pas trop corrodée.
On en trouvera ci-après quelques exemples
cliquez sur les
imagettes pour afficher le cliché correspondant !
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Miroir de faille du décrochement de l'Alpette,
au pied des falaises méridionales du Granier.
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La vue est prise au point où
l'on commence la grimpée des escarpents du Pas des Barres
; ailleurs ce miroir est masqué par les éboulis
de la falaise de gauche (lèvre surélevée
de la faille). Le miroir est dans l'Urgonien inférieur
et le compartiment droit, abaissé, montre du Sénonien
(caché ici sous les éboulis).
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Miroir de faille du décrochement du col de
l'Alpe, dans le vallon du Pratcel
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Le sentier du col de l'Alpe suit un
étroit vallon qui correspond à l'affouillement par
l'érosion de la zone de roche broyée du couloir
de faille. La lèvre sud-est de la faille, formée
d'Urgonien supérieur, est limitée par un miroir,
dégagé par cette érosion (et lui-même
très corrodé en général). Il forme
un mur de plusieurs mètres de haut, que l'on suit sur plusieurs
centaines de mètres. En avant de ce miroir affleure de
l'Urgonien inférieur, ici moins massif, surélevé
par la cassure.
Dans le fond, dans l'alignement du couloir de faille, se profile
le col de Fontanieu (entre lances de Malissard et Colleret), où
se poursuit la faille.
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Miroir de faille dans
le couloir ouest du Petit Som.
Il s'agit de la lèvre nord
de la faille de décrochement qui détermine ce couloir.
On voit également sur ce cliché la brèche
de faille qui s'intercale entre les deux lèvres de la
cassure
version plus grande, sans commentaires, de cette image
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Sur kes miroirs de failles on voit souvent des
écailles et des stries qui
indiquent le sens et la direction du mouvement.
Géométrie des surfaces de friction :
A (à gauche) - Aspect des enduits
cristallisés striés
B (à droite) - Formation des écailles : elles résultent
du remplissage des espaces ouverts, en aval des aspérités
de la surface de glissement, par le glissement des deux compartiments.
Le sens du mouvement relatif se déduit
donc de celui de l'imbrication des écailles (leur disposition
est comparable avec celles des écailles des semelles de
skis de fond).
N.B. : de telles surfaces s'observent
sur les miroirs de faille, mais aussi sur les surfaces de couches
qui ont glissé les unes par rapport aux autres (ce phénomène
est fréquent dans les flancs de plis)
Un très bel exemple en est donné par la faille
du Ratz.
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Détail d'une partie du miroir de faille de
la faille du Ratz
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Exemple d'écailles calciteuses
striées. La quasi horizontalité des stries est caractéristique
d'un décrochement (le compartiment visible ici s'est déplacé
vers la droite car les abrupts des écailles sont du côté
gauche : il s'agit donc d'un décrochement dextre).
La surface du miroir de faille est souvent marquée de
cannelures, c'est à dire d'ondulations, de longueur
d'onde décimétriques à métriques.
Elles sont, comme les stries, orientées selon la direction
du mouvement.
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Le miroir de faille du décrochement
de Bovinant (chaînon du Grand Som)
La lèvre septentrionale de
la faille a été dégagée sur une dizaine
de mètres de large, du fait de l'ablation, par l'érosion,
de la partie correspondante de la lèvre méridionale
version
plus grande, muette, de cette image
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- Une autre éventuelle déformation des lèvres
est la torsion des surfaces recoupées par le miroir de
faille (cliché ci-après). Cette torsion, qualifiée
de "crochon" , affecte le plus souvent des bancs
mais elle peut se manifester aussi aux dépens des surfaces
de schistosité ; elle n'indique que le sens du déplacement
relatif des deux lèvres. On l'observe à diverses
échelles, centimétrique (dans des roches finement
feuilletées), métrique ou décamétrique
(communément), voire hectométrique (aux dépens
de gros bancs de roches ou de formations entières).
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chevauchement avec crochon synclinal (argovien de
la route de Saint-Pancrasse)
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Crochon antiforme
d'une faille extensive
fig. 7 -Principe de la formation des crochons :
Dans le cas représenté
les bancs (So), inclinés vers l'arrière, sont décalés
par un décrochement dextre (F). Selon le compartiment
considéré le crochon est en toit ("antiforme")
ou en gouttière ("synforme").
voir aussi microstructures
des couloirs de faille
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