Margériaz, 1845 m
versant est de la dépression des Déserts

La montagne du Margériaz a le profil caractéristique d'un rebord de plateau, car c'est un crêt* très peu incliné. Son pied occidental est traversé en bas de pente par une importante surface de chevauchement qui fait reposer les calcaires du Fontanil sur l'Oligocène de la dépression des Déserts.
Contrairement à ce qui a en général été représenté il n'y a pas de crochon* sous ce chevauchement. La dépression des Déserts, ouverte dans des couches uniformément pentées vers l'est, ne correspond en fait pas un synclinal parallèle à ceux du reste du massif.


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Le Margériaz, versant ouest
vu du sud-ouest, depuis la route de Curienne

ØM = chevauchement du Margériaz
noter le parallélisme des couches de l'Urgonien chevauché par rapport à celui chevauchant (il n'y a pas là de pli-faille mais une faille inverse à fort rejet)
d.D1 et d.D2 désignent les deux branches du décrochement de la Doria, qui encadrent une lame (navette*) de calcaires du Fontanil. Le tracé du décrochement ne se poursuit pas à l'est du hameau le plus oriental de La Fougère (la Palud) : il doit donc y passer "en tunnel" sous le chevauchement du Margériaz.

du côté oriental la dalle urgonienne descend doucement jusqu'à s'enfoncer sous les terrains du coeur du synclinal des Aillons. Ce sont ici des dépôts du Nummulitique qui reposent directement sur l'Urgonien du flanc ouest de ce synclinal, alors que du Sénonien est présent sous le Nummulitique du flanc oriental du pli.

Cette disposition s'inscrit dans le cadre général de l'érosion, de plus en plus profonde d'est en ouest, des terrains antérieurs avant le dépôt du Nummulitique. Mais il faut ajouter que le Margériaz appartenait, au Nummulitique, au compartiment occidental, surélevé et érodé, d'une faille d'extension qui a été cachetée* par les dépôts Nummulitique. En effet le Sénonien est présent dans le flanc ouest du synclinal, au sud du col des Prés (versant sud du Mont Céty), dans le compartiment oriental de cette "faille du Céty".

 
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Le Margériaz et le col des Prés
vus du sud depuis la Galoppaz

Sous cet angle, qui montre d'enfilade sa longue corniche, on voit que la dalle urgonienne du Margériaz, très peu inclinée vers le sommet, s'infléchit pour plonger sous la vallée des Aillons.
On voit aussi qu'elle est affectée d'amples ondulations, transverses au synclinal des Aillons (s.A) car orientées NE-SW : ce sont le trans-synclinal du col des Prés (s.CP), le trans-anticlinal de Curienne - Mont de la Croix (a.C) et le trans-synclinal des Déserts - Margériaz (sM).

Noter qu'au débouché amont des gorges de la Reysse, la limite Nummulitique - Urgonien (tiret fins) vient interrompre le tracé de la faille du Céty (f.C) : c'est à celà que l'on voit que cette faille est cachetée par les dépôts du Nummulitique.

À l'ouest de la ligne sinueuse du crêt du Margériaz le regard plonge sur la dépression monoclinale des Déserts et de Thoiry : ØM = chevauchement du Margériaz ; f.D = faille (décrochement) de la Doria.
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