Pointe de la Sambuy, Montagne de Seythenex
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Le sommet de La Sambuy (2198 m) est le plus
hardi de ceux qui, à la marge septentrionale du massif,
dominent la dépression de Faverges. Son relief est essentiellement
armé par l'Urgonien mais celui-ci montre une géométrie
qui n'est pas très simple, d'abord parce qu'il est accidenté
d'un certain nombre de failles mineures.
Les abrupts et la crête méridionale
de la Sambuy
vus du sud-ouest depuis le sommet de la pointe de Chaurionde
La partie sommitale de la montagne est constituée
par une dalle urgonienne inclinée vers la gauche (vers
l'ouest) qui se rattache au flanc sud-oriental du synclinal de
Serraval.
L'arête herbeuse de premier plan est formée par les
alternances de minces lits marneux et de bancs décimétriques
de l'Hauterivien - Valanginien., qui ont le même pendage.
Ce sont les couches inférieures de cette même formation*
qui forment aussi le sommet de la pointe de Chaurionde et même
son arête sud : la forte épaisseur de cette formation
peut donc être appréciée sur cette coupe naturelle.
Toutes ces couches appartiennent au flanc oriental du synclinal
de Serraval, dont l'axe plonge vers l'arrière-plan. Le
coeur de ce synclinal de Serraval forme la dépression centrale
des Bornes, visible en arrière-plan, à gauche, mais
en partie masquée.par la Petite Sambuy.
(détails complémentaires sur le cliché
ci-après)
Au pied des abrupts sommitaux de la Sambuy passe une
cassure faiblement inclinée vers la droite, qui franchit
la crête ouest de la montagne en déterminant une
selle, immédiatement à l'est de la Petite Sambuy.
On peut l'appeler faille de la mine de fer (Fmf),
car c'est sur son tracé, au revers de la crête de
la Petite Sambuy, que se trouvaient les anciennes exploitations
de minerai (celui-ci était accumulé dans des anfractuosités
jalonnant le miroir de faille).
C'est une cassure extensive ("normale") qui abaisse
l'Urgonien du compartiment sommital, vers la droite, par rapport
à l'Hauterivien de la crête Sambuy - Chaurionde.
Son faible pendage vient de ce qu'il s'agit d'une faille ancienne,
antérieure au plissement, qui a donc été
basculée vers la gauche en même temps que les couches.
C'est cette cassure qui détermine le vallonnement orienté
NE-SW qui traverse le versant nord de la Sambuy; en séparant
cette dernière de la partie boisée de la montagne
de Seythenex.
Une autre faille (faille de Bouchasse), d'attitude
très différente (presque verticale) court parallèlement
aux abrupts de la crête orientale de la Sambuy en contrebas
de leur pied sud.
En fait le trait fondamental de cette structure
est que, tout en appartenant au flanc oriental de l'anticlinal
N-S d'Orchair l'Urgonien de la Sambuy représente en
même temps la proue, pointant vers le sud, d'un synclinal
perché*. Celui-ci, dont l'axe, NE-SW, s'enfonce rapidement
vers le nord n'est autre que le grand synclinal de Serraval, dont le tracé
se superpose, en le recoupant, à celui de l'anticlinal
d'Orchair : son axe passe à l'Aup de Seythenex, entre la
Petite Sambuy et le Montriond et à peu près au pied
des pistes de la station de ski de Seythenex.
version
plus grande, muette, de cette image
Vue d'ensemble du groupe Sambuy - Chaurionde, versant
ouest
vu du nord- ouest, depuis les pentes du Mont Vélan
(La Serve)
Sous cet angle on voit le pendage général des couches
vers le nord, qui correspond au plongement axial du synclinal
de Serraval (s.S). On a également indiqué
la position approximative de l'anticlinal d'Orchair (a.O),
dont l'orientation est beaucoup plus proche de N-S.
L'abrupt urgonien du Montriond est déterminé par
le passage du décrochement de Saint-Ruph, dont l'érosion
a suivi le tracé pour creuser la partie moyenne du vallon
de Saint-Ruph (en aval du coude qu'il décrit vers l'altitude
de1050). Cette faille tranche obliquement l'anticlinal d'Orchair
et décale fortement vers la gauche l'Urgonien de son flanc
oriental : celui-ci, qui forme le Montrond, est reporté
de plus d'un kilomètres, jusqu'au Mont la Motte, dans le
compartiment situé en rive gauche du vallon (celui d'où
est prise la photo).
Ce décrochement se connecte avec le décrochement
de Saint-Reine peu à droite des limites du cliché,
dans les pentes du versant nord du col d'Orgeval (haut vallon
de Saint-Ruph). Il se poursuit encore plus vers le sud-ouest,
hors du cliché, pour traverser la crête de l'Arcalod
1,5 kilomètres au nord
du sommet.
carte géologique au 1/50.000° à consulter :
feuille Albertville
les mines de
fer de la Sambuy ont fait l'objet de l'étude suivante :
MEYSSONNIER, Marcel (1985) : Les mines de fer de la Sambuy, commune
de Seythenex (Haute-Savoie). Etude préliminaire.- S.C.V.
Activités, Spéléo-Club de Villeurbanne, n°
46, p. 57-70.
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