Les plis. |
Ce sont les ondulations des couches de roches,
alternativement en forme de creux (synclinaux) et de voûte
(anticlinaux). Ils sont dûs à ce que ces couches
se sont tordues en accordéon pour répondre au raccourcissement.
On appelle charnière la zone d'inflexion maximale,
de part et d'autre de laquelle se développent des flancs
plus ou moins longs. Il y a autant de charnières dans un
même pli que de surfaces de couches affectées par
ce pli et elles ont en commun le même axe de pli,
ligne abstraite qui a l'orientation et l'inclinaison de ces charnières
(cette inclinaison est le plongement axial du pli).
Les plis de Chartreuse ont en général une ampleur
et une longueur d'onde kilométriques. Ils constituent les
éléments les plus importants dans l'organisation
générale du massif ; leur rôle est également
prédominant dans la détermination du modelé
des paysages.
La coupe naturelle du bord sud-est de la Chartreuse montre un bel enchaînement anticlinal-synclinal :
Les plis ont rarement deux flancs symétriques
(plis "droits") mais sont le plus souvent "déversés",
l'un des flancs étant plus redressé (voire renversé)
et plus court que l'autre (on le qualifie donc de "flanc
court"). Dans la Chartreuse le déversement
des plis reste modeste (les flancs courts ne sont que rarement
basculés au delà de la verticale) ; il est en général
dirigé vers l'ouest, comme presque partout, d'ailleurs,
dans le reste des Alpes françaises. C'est dire que les
flancs les plus longs pendent vers l'est, d'où il résulte
qu'il y a plus de pentes douces descendant vers l'est que vers
l'ouest.
Ceci est vrai pour la majeure partie du massif, mais dans la Chartreuse
tout à fait orientale (anticlinaux de l'Écoutoux
et de Perquelin)
c'est le contraire, et les plis ont un flanc est plus incliné
que le flanc ouest. Il en va de même pour les plis du soubassement
de la Pinéa.
Du fait de ce déversement, chaque pli, au lieu d'être juxtaposé à son voisin immédiatement plus occidental, tend à grimper "sur son dos" et à venir se superposer à son flanc oriental. Cela traduit simplement le fait que, lors de l'écrasement de la chaîne, les parties les plus élevées de cette dernière tendaient à venir s'empiler sur sa bordure W, et non à s'enfoncer dessous : cela n'indique aucunement le "sens de la poussée", contrairement à ce que l'on dit souvent, mais seulement celui du sens d'enfoncement relatif des masses rocheuses affrontées par le serrage (c'est à dire celui du "cisaillement" tangentiel à la surface du globe). Le léger déversement vers l'est des plis les plus orientaux du massif peut donc être attribué avec vraisemblance à un cisaillement lié à un mouvement relatif vers l'ouest du socle cristallin de Belledonne sous sa couverture sédimentaire.
Enfin l'axe d'un pli n'est que rarement horizontal : il présente en général un plongement axial du côté de l'une ou de l'autre de ses extrémités. En Chartreuse la plupart des plis plongent vers le nord, et ce de façon d'autant plus accentuée que l'on se rapproche du Grésivaudan (une exception notable est cependant constituée par le synclinal du Néron ).
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