En règle très générale S1 désigne,
sur les schémas, l'attitude des surfaces de schistosité,
par opposition avec S0 qui désigne les surfaces de stratification.
Tout ce qui est dit ci-après concerne les cas où
schistosité et plissement se sont produits concurremment,
c'est-à-dire où l'on a à faire à des
"plis synschisteux".
un
bel exemple de pli synschisteux est donné par le synclinal
d'Argovien du square
Cularo , à la Bastille
Du fait que la schistosité tend à être parallèle aux plans axiaux des plis affectant la masse rocheuse, sa disposition par rapport aux strates varie en fonction de l'emplacement où l'on se trouve par rapport aux charnières. Les relations schistosité - couches sont conformes au schéma ci-après, qui permet de déduire, à partir de l'observation des rapports angulaires S0 / S1, à quel flanc de pli appartient l'affleurement observé.
Dans la plupart des cas la déformabilité des roches de Chartreuse a été insuffisante pour que la schistosité soit restée parallèle au plan axial, alors que se réduisait l'ouverture de la charnière du pli. Dans chaque flanc, les surfaces de schistosité initialement apparues ont donc fini par être basculées avec les couches.
Ce basculement des surfaces de schistosité a été d'autant plus important que les bancs étaient moins déformables (dans les calcaires par exemple). Dans les alternances de strates de nature différente (bancs calcaires et lits marneux, notamment) ceci aboutit à ce que l'inclinaison de S1 par rapport à S0 varie selon la nature des strates : c'est ce que l'on appelle la réfraction de la schistosité. Cette réfraction est en outre souvent accrue par le phénomène de glissement des bancs les uns par rapport aux autres (> fig. 1e), qui a pour effet de soumettre les lits intermédiaires à un cisaillement parallèle aux couches (> fig. 3).
-> L'inclinaison de la schistosité par rapport aux strates, et sa réfraction, sont particulièrement bien observables dans les bancs alternés de calcaires et de marnes du Kimméridgien, par exemple à la Bastille, à Perquelin ou au col du Coq (tous ces exemples correspondent à de modestes affleurements, au sein de longs flancs de plis).
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La réfraction est ici très forte puisque la schistosité est presque horizontale dans les bancs calcaires et subverticale dans les lits marneux. Noter que la schistosité est courbe, "sigmoïde" (notamment dans le banc calcaire de gauche) : ceci est dû au cisaillement induit par le glissement des bancs les uns par rapport aux autres.
pentes sommitales de l'Aiguille Croche (massif du Beaufortain) |
Le basculement des surfaces de schistosité se manifeste,
au voisinage de la charnière, par une disposition
en éventail. Un bel exemple de synclinal avec
schistosité en éventail est visible sur la route
du Charmant Som.
Cette disposition est également visible dans l'anticlinal
du Pont Saint-Pierre dans les gorges du Guiers Mort.