DES ALPES FRANCAISES |
Texte explicatif,
définissant les domaines délimités sur la
carte ci-dessous version de grande taille de cette carte (nouvelle fenêtre) |
Jaune vif = Jurassique et Crétacé des chaînons du Jura ; Brun= Tertiaire (en prédominance = molasses) ; Rouge = massifs cristallins externes ; bleu pâle = Jurassique moyen- inférieur ; vert vif = Jurassique supérieur - Crétacé ; gris= Éocène-Oligocène (en prédominance : flyschs). Jaune d'or = Zone subbriançonnaise ; orangé = Zone briançonnaise sensu stricto ; rose pâle = Zone ultrabriançonnaise ; vert sombre = Zone piémontaise sensu stricto ; vert-kaki pâle = Zone liguro-piémontaise ; vert-kaki sombre = Zone des flyschs de l'Embrunais ; rose pâle = massifs cristallins internes. (extrait de la "Carte géologique simplifiée des Alpes occidentales, du Léman à Digne" [publication n° 074]) |
LEGENDE DES COUPES : D - Domaine dauphinois (y compris les Massifs subalpins ).
Me - Massifs cristallins externes.
Do - Zone dauphinoise orientale.
uD - Zone ultra-dauphinoise (au sens large).
sB - Zone subbrianconnaise.
B --- Zone briançonnaise.
Bh - Houiller, Permien et Trias inférieur de la semelle siliceuse briançonnaise.
Bs - Socle métamorphique briançonnais.
P - Domaine liguro-piémontais (on a représenté les ophiolites en noir).
Pb - Nappe des brèches du Chablais.
Pg - Piémontais externe (Zone du Gondran).
Mi - Massifs cristallins internes.
A - Domaine austro-alpin.
Fh - Nappes de Flysch à Helminthoïdes.
Nota: On a rappelé, à droite de la coupe
4, que les sédiments du "géosynclinal"*
alpin reposent sur un soubassement qui peut être formé
suivant les cas par :
- un socle de schistes cristallins, métamorphisé
lors de l'orogénèse hercynienne et resté
rigide lors de l'orogénèse alpine (massifs cristallins
externes: croix symétriques).
- un socle de schistes cristallins, métamorphisé
de nouveau lors de l'orogénèse alpine (massifs cristallins
internes : croix allongées).
- une semelle d'ophiolites, représentant les restes d'une
croûte océanique créée lors de l'ouverture
du "géosynclinal"* alpin au Mésozoïque
(domaine piémontais: noir). Cette semelle d'ophiolites
semble avoir été très disloquée par
la tectonique et ne se retrouve plus guère à l'état
de lambeaux plus ou moins lenticulaires inclus dans les schistes
lustrés.
Ces quatre coupes cherchent surtout à montrer les rapports géométriques entre les ensembles rocheux représentés sur la carte structurale, sans décrire les détails de leurs déformations.
A l'examen de ces coupes on notera essentiellement les caractères suivants, qui sont des traits fondamentaux de la structure tectonique des Alpes :
1 / Dans les domaines externes (dauphinois au sens large) les déformations sont surtout, au niveau de la couverture sédimentaire, des plis plus ou moins déversés vers l'Ouest. On y observe aussi quelques chevauchements, encore modestes mais de plus en plus nombreux et importants dans le domaine oriental. Le déversement et l'ampleur des plis s'accroissent aussi du Sud vers le Nord et ceci suffisamment pour que, dès la latitude d'Annecy, on puisse affirmer qu'il existe d'importants chevauchements. Ceux-ci sont bien connus en Suisse où ils constituent les Nappes Helvétiques. Par ailleurs, le socle métamorphique y est souvent affecté par des failles à plan assez redressé traduisant souvent des effondrements plus que des chevauchements. On envisage souvent pour expliquer cette "dysharmonie" entre le tectonique des massifs subalpins et celle de leur soubassement, que la couverture des massifs cristallins ait glissé vers l'Ouest par rapport au socle.
2 / Dans les zones internes (domaines briançonnais, piémontais et austro-alpins), la structure tectonique est dominée par le développement des "nappes de charriage". Celles-ci se sont déplacées grossièrement de l'Est vert l'Ouest. L'ampleur du transport de ces masses rocheuses est indiquée par les tiretés qui en raccordent les portions extrêmes à leurs zones de "racines" (notamment sur la coupe 1) : elle peut dépasser 100 km. Les principales surfaces de chevauchement de ces nappes (marquées par des traits plus gras), se montrent en outre courbées de façon variée, ce qui laisse présumer que des mouvements les ont déformé postérieurement à la mise en place des nappes. On constate en particulier que le domaine briançonnais a servi en quelque sorte de charnière dans ces mouvements tardifs, car c'est à son niveau qu'apparaît un reploiement avec basculement vers l'est des nappes empilées. Cette disposition qualifiée de "rétrocharriage" est cause de ce que le pendage général des assises (compte-tenu des ondulations de détail) est dirigé vers l'est entre massifs cristallins externes et briançonnais, tandis qu'il est incliné vers l'ouest entre Briançonnais et massifs cristallins internes.
Différents lambeaux de terrains charriés,
isolés, par l'érosion, des racines de leur nappe
constituent des exemples de "klippes"
c'est le cas :
- des Préalpes romandes toutes entières et de la
klippe de gneiss de la Dent Blanche (coupe 1),
- du Mont Jovet (coupe 2)
- des lambeaux
subbriançonnais et briançonnais des environs de
Barcelonnette et du massif de flysch à Helminthoïdes
du Parpaillon (coupe 4).
À l'opposé, on désigne
du nom de "fenêtres"
les ouvertures pratiquées par l'érosion dans une
nappe, ouvertures au travers desquelles se voit l'"autochtone"
relatif à cette nappe. Par exemple :
- les "nappes helvétiques" (appartenant au domaine
dauphinois) apparaissent en " fenêtres " à
travers les nappes ultrahelvétiques (équivalent
de l'ultradauphinois) (coupe 1) ;
- le massif du Grand Paradis est une fenêtre faisant apparaître
un autochtone relatif, rattachable au domaine briançonnais,
sous la nappe des schistes lustrés piémontais (coupe
2) ;
- la dépression de Barcelonnette est une fenêtre
de la zone dauphinoise ouverte à travers les nappes provenant
du domaine briançonnais (coupe 4).