Poliénas |
Poliénas est situé à la limite entre la plaine alluviale de l'ombilic* de Moirans et un petit chaînon calcaire qui se détache des collines du Bas Dauphiné (revers sud-est du plateau de Chambaran) pour avancer en éperon, vers le Sud-est, dans la plaine alluviale de l'Isère.
Ce chaînon se signale par la présence
d'une vaste carrière ouverte au nord du village. Elle exploite
l'Urgonien, qui y est débité en mettant à
nu des dalles à pendage accusé vers l'est. Ces couches
appartiennent, en fait, au flanc oriental d'un anticlinal qui
s'enfonce vers le nord (Tullins) sous sa couverture molassique
miocène, non plissée (il s'agit donc d'un pli anté-miocène).
Il se rattache à la fois, du côté nord, à
la famille des plis des chaînons
jurassiens et, du côté sud aux plis occidentaux
du Vercors ; en effet il se connecte à ce massif par l'intermédiaire
des affleurements urgoniens entaillés par l'Isère
au seuil de Rovon (c'est vraisemblablement lui qui forme, plus
au sud, l'anticlinal des gorges du Nant).
Un trait remarquable de l'anticlinal de Poliénas
est le fait qu'il est parcouru longitudinalement par une faille
qui surélève le flanc est du pli (elle porte à
l'affleurement les calcaires du Fontanil du coeur du pli, dans
les gorges mortes de Châteauneuf, par lesquelles la N92
traverse le chaînon).
Dans le prolongement méridional de cette cassure, immédiatement
à l'est des villages de Pierre Brune et de Chapuisière,
on peut observer que les terrains oligocènes viennent en
contact direct avec la base de l'Urgonien. Mais ils s'appuient
en discordance sur ces couches, sans qu'une faille y soit visible,
et ils y sont représentés par des brèches
et conglomérats à ciment de marnes rouges ou blanches.
Ces faits indiquent, selon toute vraisemblance, que ces dépôts
se sont formés en s'appuyant sur un abrupt, d'où
tombaient des éboulis, abrupt qui devait être constitué
par celui de la lèvre orientale (soulevée) de la
faille : celle-ci a donc sans doute fonctionné à
l'Oligocène et a, en tous cas, été cachetée*
à cette époque (avant même que la voûte
du pli soit ennoyée sous les dépôts molassiques
de la mer miocène).