Bornes - Aravis : aperçu stratigraphique |
1 - Au Jurassique supérieur et au Crétacé la succession des couches du massif des Bornes - Aravis est identique à celle des Bauges orientales. On trouve toutefois encore des traces de niveaux plus ou moins proches des calcaires du Fontanil dans les chaînons les plus occidentaux de l'anticlinal du Veyrier et de celui du Parmelan (voir à ce sujet l'aperçu d'ensemble sur les chaînes subalpines septentrionales).
2 - Au Tertiaire, par contre, on note par rapport aux Bauges, un fort accroissement de la succession, qui se diversifie et se complète vers le haut.
Le domaine de la marge occidentale du massif, ne devient continental qu'à l'Oligocène supérieur, avec la dépôt des "molasses rouges", qui sont des faciès d'eau douce liés à une érosion continentale sous climats chauds.
Le domaine de l'intérieur du massif,
plus oriental, reste marin et s'approfondit au contraire. On y
voit en effet se développer, à l'Oligocène
inférieur, au dessus des marnes priaboniennes (Éocène
supérieur), une épaisse succession gréseuse
à caractères de flysch*. Ce sont les "Grès
de Taveyannaz", riches en fragments de roches volcaniques
andésitiques, dans les Aravis et la partie sud du synclinal
de Serraval, les "Grès du Val d'Illiez",
plus pauvres en éléments volcaniques, au nord-ouest.
Cette sédimentation détritique relativement fine
passe vers le haut à des marnes contenant des olistolites*
de toutes tailles. Cette "formation olistolitique"
(longtemps appelée "flysch à lentilles")
a pu être considérée comme le terme basal
de l'ensemble ultrahelvétique car elle assure la
transition avec l'empilement de lames véritablement tectoniques
du matériel charrié de ce domaine.
C'est cet évènement qui a clos l'histoire sédimentaire
marine de cette région, que la mer miocène ne semble
pas avoir recouvert (elle n'a laissé en tous cas aucun
dépôt à l'intérieur ni sur la marge
même du massif des Bornes).
Elle est proche de celle de l'autochtone mais
en diffère cependant par quelques traits qui attestent
de la position plus sud-orientale de la zône où ce
sont déposées ces couches :
- l'érosion plus ou moins forte de la succession
mésozoïque (parfois jusqu'au Lias, en Suisse, mais
pas en dessous du Tithonique dans les Bornes), avant la transgression
d'un flysch nummulitique pauvre en grès.
- l'absence de l'Urgonien, remplacé par des faciès
calcaréo argileux à ammonites (on était donc
à cette époque au large de la plateforme carbonatée).
La succession du Crétacé est monotone, sans niveaux
repères, avec prédominance de calcaires argileux
en petits bancs ou en plaquettes.
- l'absence de niveaux antérieurs aux Terres Noires
(dans les Bornes), les lames tectoniques s'étant donc décollées
à ce niveau.
C'est ici celle de la zone subbriançonnaise, que l'érosion a de plus limitée au Trias supérieur et au Lias inférieur et moyen.