1 - Au Jurassique supérieur et au Crétacé la succession des couches du massif de Sixt est très proche de celle des Bauges orientales et des Bornes. Toutefois on observe une réduction progressive de l'épaisseur de ses termes, d'ouest en est. Celle-ci est particulièrement marquée en ce qui concerne les Terres Noires qui n'occupent plus finalement que 100 à 200 m d'épaisseur au sud-est du massif de Platé.
Les calcaires hauteriviens se distinguent par le fait qu'ils sont encore plus siliceux (c'est le faciès des Kieselkalks de suisse) et que leur épaisseur qui se réduit à environ 200 m. Comme, de plus, ils perdent presque leur stratification, ils forment une falaise massive, à patine brune, à la base de la falaise claire de l'Urgonien.
Comme dans les Bornes on note
la présence au sommet de l'Urgonien d'un niveau décamétrique
de marnes gréseuses sombres de l'Albien. Il sert de semelle
aux calcaires du Sénonien, qui sont, dès leur base,
francs et disposés en bancs d'épaisseur pluri-décamétrique,
de sorte que, sans ce repère, leur limite avec l'Urgonien
serait souvent difficile à situer, vue à distance.
2 - Au Tertiaire, la région fait
partie du domaine franchement marin (le rivage était situé
très au nord-ouest de Cluses) et la succession débute
par des calcaires grèseux nummulitiques (qui recouvrent
des formations saumâtres irrégulièrement réparties
et minces, les couches des Diablerets).
On y voit surtout se développer, à l'Oligocène
inférieur, au dessus des marnes priaboniennes (Éocène
supérieur), une épaisse succession gréseuse
à caractères de flysch*. Les turbidites les
plus grossières sont constituées de "Grès
de Taveyannaz", qui se singularisent en ceci qu'ils sont
riches en fragments de roches volcaniques andésitiques
(ce sont donc des "grauwackes" et ils s'opposent ainsi
aux "Grès du Val d'Illiez", banaux, que
l'on trouve à l'ouest d'une ligne Arâches-Samoens).
Cette sédimentation détritique relativement fine
passe vers le haut à des marnes contenant des olistolites*
de toutes tailles. Cette "formation olistolitique"
(longtemps appelée "flysch à lentilles")
a pu être considérée comme le terme basal
de l'ensemble ultrahelvétique,
car elle assure la transition avec l'empilement de lames véritablement
tectoniques du matériel charrié de ce domaine.
C'est cet évènement qui a clos l'histoire sédimentaire
marine de cette région, que la mer miocène ne semble
pas avoir recouvert (elle n'a laissé en tous cas aucun
dépôt, ni à l'intérieur ni sur la marge
même du massif de Sixt).
Elle est proche de celle de l'autochtone mais
en diffère cependant par quelques traits, qui attestent
de la position plus sud-orientale de la zône où ce
sont déposées ces couches :
- l'érosion plus ou moins forte de la succession
mésozoïque (parfois jusqu'au Lias, en Suisse, mais
pas en dessous du Tithonique dans les Bornes), avant la transgression
d'un flysch nummulitique (en outre ce dernier est en général
pauvre en grès).
- l'absence de l'Urgonien, remplacé par des faciès
calcaréo-argileux à ammonites (on était donc
à cette époque au large de la plateforme carbonatée).
La succession du Crétacé est monotone, sans niveaux
repères, avec prédominance de calcaires argileux
en petits bancs ou en plaquettes.
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