également dites "failles
normales"
voir aussi : la
notion de faille
et les agencements
de failles.
Il existe aussi, en Chartreuse, des failles,
dites "normales". On appelle ainsi celles qui résultent
d'une extension horizontale et qui sont caractérisées
par un rejet qui aboutit à l'ouverture d'un hiatus entre
les points initialement juxtaposés des deux compartiments
séparés par la cassure.
Elles ne sont pas dues à la surrection du massif mais,
dans leur grande majorité, se sont formées bien
avant, pendant la sédimentation du Secondaire ou du début
du Tertiaire, lors d'étapes de déformation où
les strates ont subi des tractions horizontales (ce qui tendait
à augmenter la surface qu'elles occupaient). En ce qui
concerne la Chartreuse et les autres massifs subalpins septentrionaux
les causes de cette extension horizontale ne sont pas toujours
clairement déterminées et l'ampleur modeste du rejet
des cassures fait qu'il ne s'agit pas d'un trait structural majeur.
Par contre dans de nombreux autres massifs des Alpes (et notamment
celui de l'Oisans)
ces cassures extensives ont eu un rôle très important,
en découpant, au cours du Jurassique, leur socle cristallin
en blocs de largeur pluri-kilométrique (dits "blocs
basculés"), décalés verticalement de
plusieurs centaines de mètres (ils ont ensuite été
bousculés, de façons diverses, par les déformations
compressives). C'est là un des effets les plus marquants
du phénomène de l'"expansion des fonds océaniques"
qui a été induit par les mouvements des plaques
lithosphèriques, qui s'écartaient à l'emplacement
des Alpes, à cette époque.
Le rôle de ce type de cassures n'est
que très modeste en Chartreuse, où leur présence
(d'ailleurs longtemps restée méconnue) est plus
difficile à mettre en évidence que pour les autres
types de failles : on les observe surtout dans l'Urgonien des
hauts plateaux de la Chartreuse tout à fait orientale,
notamment à la Dent
de Crolles et à Bellefond.
Dièdre formé par deux failles normales
conjuguées*
Partie supérieure de la masse urgonienne inférieure,
rebord sud du plateau du Prayet au nord de la Dent de Crolles
(falaise s'élevant vers la droite jusqu'à la cheminée
du Paradis). Flanc est du grand synclinal chartreux oriental.
version
plus grande, sans commentaires, de cette image
Apprécier les rejets (très modestes, de quelques
mètres seulement) en suivant les niveaux repères
(l'un d'entre eux est souligné de gros points).
La ligne tiretée, bissectrice du dièdre, correspond
à la direction de raccourcissement (Z) lors du jeu des
failles. Elle n'est pas verticale mais perpendiculaire aux strates
: ceci vient de ce que le basculement des couches (lié
à la formation du synclinal chartreux oriental) est postérieur
au jeu des failles (elles appartiennent à la même
famille que celles des alpages
de Bellefond, qui ont fonctionné au cours de l'Aptien).
Le compartiment surélevé compris entre
F1 et F2 constitue un exemple de "horst"*
La faille de l'Oeille, à la Dent
de Crolles (vue prise au téléobjectif depuis
Chamechaude)
La faille semble inclinée de 50 à 60°
vers l'est, mais c'est un effet de perspective dû à
l'obliquité de l'angle de prise de vue par rapport au plan
de cassure (en réalité son pendage est proche de
la verticale, comme indiqué sur la coupe).
Son compartiment oriental ("supérieur") est abaissé
d'environ 15 m (utiliser comme repère la base des couches
à Orbitolines ; la valeur du rejet se déduit de
ce que la portion de montagne visible a une dénivelée
d'un peu plus de 100 m).
Le sentier de la voie normale de montée depuis le col des
Ayes fait ses lacets dans le compartiment gauche (occidental)
; le monolithe de l'Oeille est un fragment d'Urgonien un peu broyé
et recimenté qui s'intercale entre les deux compartiments,
en "navette"*.
Plusieurs failles "normales", dans le Berriasien
de la carrière de Sautaret, près de Voreppe.
Ces cassures, de rejet décamétrique,
se sont formées pendant la sédimentation des alternances
de marnes et de calcaires argileux du Berriasien. En effet on
constate que les niveaux marneux varient d'épaisseur d'un
compartiment à l'autre, de part et d'autre des cassures
(au centre du cliché un niveaux marneux aminci).
Les compartiments abaissés compris d'une part
entre 2a et 2b et d'autre part entre 1a et 1b constituent des
exemples de "graben"*
Pour en savoir plus sur les failles d'extension en
Chartreuse consulter les publications
n°162, 164 et 165 (pour les autres massifs subalpins consulter
les publications
n°166 et 176)
voir aussi
microstructures des lèvres de faille
voir aussi
microstructures des couloirs de faille
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