Mont du Chat


Le Mont du Chat proprement dit correspond à la portion médiane, la plus élevée (1483 m), d'un long chaînon qui court du nord au sud depuis la vallée du Rhône (à Chanaz) jusqu'à la bordure occidentale du massif de la Chartreuse (où il s'efface dans le sillon molassique périalpin, au nord de Saint-Laurent-du-Pont).


version plus grande, muette, de cette image

Le versant occidental du Mont du Chat
vu du sud-ouest, depuis le village d'Ayn
en pourpre le tracé de la D 916
f.B = faille subverticale, d'orientation nord-sud, de la bordure ouest du plateau de Belledigue
NB : cette cassure abaisse la voûte de l'anticlinal du Mont du Chat (a.MC) du côté oriental, puis se perd, vers le nord, dans le revers oriental du Château Richard (sa géométrie suggère qu'elle puisse représenter une faille extensive antérieure au plissement).
on trouvera, à la page Aiguebelette, une autre vue de l'extrémité sud du Mont du Chat

Le relief de cette portion du chaînon est extrèmement simple, puisqu'il consiste en une crête arrondie flanquée de deux pentes régulières presque symétriques. Cela vient de ce que c'est un typique mont* jurassien, simplement décapé des couches plus récentes que celles du Jurassique supérieur, qui ne sont conservées que par lambeaux, en chapeau sur la crête et au bas des flancs.


figure agrandissable

Croquis panoramique du versant oriental du Mont du Chat
Sur la crête le pendage des couches est plus faible que la pente topographique, alors qu'il devient plus fort (du fait de l'enroulement des couches par le pli) en bas des pentes : c'est pourquoi la profondeur de l'érosion, dans la pile stratigraphique, atteint son maximum dans la moitié supérieure du versant (voir la coupe ci-après).
La transgression du Miocène s'est faite sur un pli dont la voûte était déjà partiellement érodée car les molasses basales masquent le plus souvent l'Urgonien et reposent localement jusque sur le Valanginien.
Au pied du Mollard Noir (Le Caton) un paquet de Valanginien effondré ("décoiffement") recouvre et masque le contact du Miocène sur le Néocomien.
Le tracé de la faille de Belledigue (non indiqué) se confond avec la limite inférieure entre Valanginien et Portlandien.

Contrairement à ce que laisserait croire ce relief et la conservation, sur ses deux flancs, de couches dont le pendage est conforme à la pente topographique, ce pli n'est pourtant pas un simple anticlinal droit (à flancs symétriques). Au contraire il est déversé vers l'ouest et, de plus, son flanc ouest (qui semble s'enfoncer sous la molasse miocène du synclinal de Novalaise) est en réalité rompu.
En effet le creusement (en vue de l'assainissement du lac du Bourget) d'une galerie joignant le Bourget-du-Lac à la vallée du Rhône en aval de la Balme, à peu près à la latitude de Trouet, a révèlé que le coeur anticlinal de la montagne est tranché, à l'altitude des basses pentes de son flanc ouest, par une zone de chevauchement modérément inclinée vers l'est.

Coupe transversale au chaînon du Mont du Chat (direction N115)
le long de la galerie d'assainissement du Bourget-du-Lac (extrait de P.Antoine et al 1978)
Le chevauchement révélé par cet ouvrage est en fait constitué par un couloir de failles, comportant trois cassures principales F1, F2 et F3. Celles-ci sectionnent les couches selon un schéma bien connu en Chartreuse, notamment illustré par la coupe naturelle de Fourvoirie).
La zone marquée d'un point d'interrogation, où devrait "émerger" le chevauchement, correspond au soubassement du plateau de Vacheresse.

Le versant ouest de la montagne est occupé à mi-pente, sur plus de deux kilomètres de long, par le plateau suspendu de Vacheresse, que coiffe une belle crête morainique qui court entre 1080 et 1090 m d'altitude.


version plus grande, muette, de cette image

Le versant occidental du Mont du Chat
vu du sud-ouest, depuis les abords du village de Méthenod (au nord-est de Gerbaix)


La morphologie de ce secteur, différente de celle du reste du versant, a tous les caractères de celle d'un paquet tassé*. Elle est sans doute dûe à un énorme effondrement du flanc ouest de la montagne.

Trois observations viennent à l'appui de cette interprétation nouvelle (qui n'est donc pas figurée sur la carte géologique) :
1 - Le raide talus d'éboulis qui délimite, du côté amont, les pentes de Vacheresse par rapport aux affleurements sains de la crête, à toutes les apparence d'une ancienne crevasse, maintenant comblée, selon laquelle l'effondrement a dû se détacher
2 - Le rebord inférieur du plateau est armé par des calcaires récifaux du Kimméridgien supérieur, dont les affleurements dominent brutalement les pentes plus douces de Verthemex, où affleurent les molasses miocènes. Ceci suggère que ce Jurassique recouvre les molasses et ne s'enfonce pas dessous. De plus ces affleurements avancent ainsi nettement plus loin vers l'ouest que l'alignement des affleurements de Crétacé du flanc ouest du pli, qui sont absents ici mais visibles plus au nord (montagne d'Affouage) et plus au sud (ruines des Villas Doria).
3 - la crête morainique qui couronne le plateau ne se prolonge ni au nord ni au sud : le caractère très local de cette conservation est étonnant. Il s'explique si l'on considère que, appartenant au tassement, elle a été décollée du versant et ainsi mise à l'abri de l'érosion par ravinements qui, sur le reste de ce versant, a déblayé les autres traces de ces hautes moraines.
Cette crête pourrait donc être celle du maximum de Würm, abaissée ici d'une valeur correspondant à la perte d'altitude du paquet tassé (ce qui implique alors qu'elle était originellement plus élevée).

Il est à noter que ce tassement se situe à l'altitude où devrait passer le chevauchement qu'a révélé, sur cette transversale de la montagne, la galerie d'assainissement du Bourget. C'est donc probablement la présence de ce paquet tassé qui explique que l'émergence de cet accident soit ici invisible, masquée sous les matériaux effondrés.
Cette considération rend dès lors plausible l'hypothèse selon laquelle ce chevauchement correspondrait simplement à la faille du Mont du Chat que l'on suit plus au nord, dans le bas du versant occidental de la crête de la Dent du Chat, jusque dans les pentes de la montagne d'Affouage.


cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille Chambéry

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