Le Mont Revard, 1537 m

Le Mont Revard constitue l'extrémité septentrionale de la branche N-S du chaînon le plus occidental des Bauges (chaînon Nivolet - Revard). En effet, au nord de ce sommet, la limite entre les Bauges et le sillon molassique périalpin* subit une nette inflexion vers le NE avant de reprendre une direction (N10 à N20), plus conforme à celle habituelle pour les axes des plis, dès la transversale de Saint-Offenge, au sud de la cluse de Banges.

Les pentes nord-occidentales du Revard sont assez boisées et ne montrent guère, à distance, les accidents qui les parcourent. Par contre le versant sud-ouest de la montagne, qui domine les villages du sud d'Aix-les-bains, offre une coupe naturelle bien lisible. C'est l'un des très rares endroits où l'on peut observer le chevauchement frontal du massif des Bauges sur le sillon molassique.

Panorama du versant sud-ouest du Revard, l'hiver, vu de Drumettaz

On y voit en outre (clichés ci-après) :

1 - que le chevauchement frontal des Bauges est doublé, à mi-pente, par un second chevauchement, parallèle, qui correspond à l'extrémité méridionale du chevauchement de Saint-Offenge. Cet accident est très comparable au chevauchement de Vérel-Pragondran qui redouble le Tithonique dans les pentes du Nivolet et il en représente peut-être le simple prolongement septentrional.

2 - que les calcaires du Fontanil de la tranche chevauchante dessinent un pli assez spectaculaire, l'anticlinal du Revard : il s'agit vraisemblablement d'un crochon* induit par le chevauchement de Saint-Offenge.

3 - que le Tithonique semble dessiner, à l'aplomb du pas du Pertuiset, un synclinal couché vers l'ouest. En fait un examen de la zone présumée de la charnière du pli montre que c'est une illusion, due au fait qu'à cet endroit prend naissance, par une rampe* au sein du Tithonique, le chevauchement de Saint-Offenge.

Détail du versant sud-ouest du Revard, l'hiver, vu de Drumettaz

Vue agrandie du faux synclinal du Tithonique, sous le pas du Pertuiset.

détail, encore plus agrandi de la fausse charnière (tronçon R-R)

figure agrandissable (comparer avec la coupe de la cluse de Bange)

Coupes transversales au chaînon du Revard

Deux remarques complémentaires sont à faire sur la structure du Revard :

1 - Les couches du flanc oriental de l'anticlinal du Revard se raccordent à celles du plateau de la Féclaz par une nette flexure* synforme ouverte vers l'est. Il est vraisemblable que c'est un "pli de rampe" induit par la naissance, à son aplomb inférieur, du chevauchement de Saint-Offenge.
2 - Une lame d'Urgonien (bordée d'Hauterivien du côté amont) affleure sous le Tithonique et le Crétacé inférieur du chevauchement des Bauges. La disposition renversée des couches de cette lame est évidemment due à leur rebroussement sous l'effet du chevauchement. Mais il n'est pas possible de savoir s'il s'agit d'un crochon* synclinal, représentant la marge orientale du sillon molassique, ou d'une lame prise en navette entre deux surfaces de chevauchement.

Il est à remarquer enfin que la coupe du Revard présente des analogies frappantes avec celle de la Grande Sure, en Chartreuse occidentale, tant dans le dessin des structures que dans la constitution de la succession stratigraphique (la signification de ce fait est à rechercher dans la structure générale des massifs subalpins septentrionaux).

Aperçu global sur le chaînon Nivolet - Revard

Généralités sur les Bauges

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