Mont Peney, 1356 m ; Saint-Jean d'Arvey, Les Déserts
Ce sommet de forme très lourde, qui
domine l'agglomération de Saint-Jean d'Arvey, est le jumeau
méridional de celui du Nivolet.
Son versant septentrional est une dalle structurale boisée,
garnie d'un placage de formations tendres du Nummulitique, qui
descend doucement vers le village des Déserts.
Le versant oriental du chaînon du Nivolet
- Revard et la dépression de Thoiry
vus du SE, depuis le sommet de la Galoppaz. version
plus grande, muette, de cette image
La dépression de Thoiry est drainée par
la Leysse. Sous le village des Déserts ce torrent traverse
orthogonalement, le système des faillese de la Doria (d.D).
Jusqu'aux abords de Thoiry il court toujours N-S, à peu
près parallèlement au chevauchement du Margériaz
(ØM). En fin son cours aval ,E-W, tranche perpendiculairement
l'anticlinal de Barby (a.B) à l'extrémité
nord du massif des collines de Curienne.
La bande d'affleurements oligocènes du trans-synclinal
des Déserts, orientée NE-SW s'engage du côté
est sous les calcaires du Fontanil de la base de la succession
chevauchante du Margériaz. Plus au sud (vers la gauche
du cliché) la surface de ce chevauchement sectionne des
termes de plus en plus bas dans la série stratigraphique.
La falaise sommitale du Peney est particulièrement
haute et massive : cela vient de ce que, à la différence
de ce qui se passe au Nivolet, l'Urgonien n'y est pas été
tronqué vers le haut par la surface d'aplanissement du
plateau du Revard (on est là en contrebas de l'altitude
atteinte par cette dernière). De plus, cette falaise est
surépaissie par le jeu d'une belle faille inverse, bien
visible dans la face sud, le chevauchement du Peney. Il
ne s'agit pas d'un accident majeur car la flèche de déplacement
de cette cassure n'excéde pas une centaine de mètres.
La face sud du Mont Peney
vue depuis la D11, peu au nord de Curienne . version
plus grande, muette, de cette image
cP = chevauchement du Peney ; Une nappe d'éboulis
très continue masque presque partout l'Hauterivien et les
calcaires du Fontanil, empèchant notamment de savoir si
le chevauchement se poursuit au sein de ces couches.
Le replat de Saint-Jean d'Arvey correspond aux niveaux marneux
du Berriasien supérieur, cachés, quant à
eux, par le fort colmatage fluvio-glaciaire qui garnit jusqu'à
l'altitude d'environ 900 mètres toute la dépression
de Thoiry et de Puygros.
L'importance de la couverture quaternaire de ce versant empèche
en outre de voir que la succession stratigraphique du Berriasien-Valanginien
s'y modifie par rapport à celle du Nivolet, les calcaires
du Fontanil y devenant beaucoup moins puissants, au point de n'y
former qu'une grosse barre qui repose sur des marnes de Narbonne,
de la même façon qu'au Mont Granier en Chartreuse
orientale.
Dans le versant ouest du plateau sommital de
la montagne le chevauchement du Peney détermine le rebord
amont d'une large vire boisée le long de laquelle affleure
l'Oligocène. Du côté nord de la montagne cette
faille bute contre le décrochement de la Doria, qui semble
donc lui être postérieur.
Le versant ouest du ravin de la Doria
vu de l'ouest, depuis les pentes du Grand Pré du Nivolet.
Les prairies de premier plan couvrent les couches sommitales
des calcaires du Fontanil, qui plongent presque en dalles structurales
vers le ravin de la Doria.
ØP = chevauchement du Peney ; d.D = décrochement
de la Doria. L'inversion du sens de pendage des couches due au
trans-synclinal de la Doria (cf limite Urgonien inférieur
- Barrémien inférieur), est clairement perceptible
bien que très progressive (ce pli est très ouvert).
version plus grande, sans commentaires géologiques, de
cette image
À l'est du col de la Doria le décrochement
de la Doria s'écarte du vallon qui descend vers les Déserts
pour passer au sud du village des Charmettes puis déterminer
l'abrupt d'Urgonien que la Leysse franchit en gorge.
Plus loin, en rive gauche (orientale) de la Leysse, il fait buter
les marnes de Narbonne de La Fougère contre le pied des
abrupts d'Urgonien des Rochettes et de La Chavonne.
Au-delà, à l'est de la Palud, le décrochement
de la Doria n'affecte pas la succession des couches du Margériaz
qui se poursuit de façon parfaitement régulière
à son aplomb.
Toutefois la surface de chevauchement du Margériaz se
moule sur la dénivellation créée par cette
faille dans son soubassement, ce qui se traduit par le fait que,
au sud de la cassure (à La Fougère), la succession
chevauchante se complète vers le bas par une forte épaisseur
de marnes de Narbonne. Le décrochement doit donc se poursuivre
sous la succession chevauchante, mais il y correspond à
une "rampe latérale" dénivelant la surface
du chevauchement. Il faut donc en conclure que le fonctionnement
des ces deux accidents a dû être concomittant.
La terminaison orientale du décrochement
de la Doria, sous le Margériaz
vu depuis la D11, peu au nord de Curienne
Le décrochement de la Doria se partage là
en deux branches, d.D1 et d.D2, qui encadrent une
lame (navette*) de calcaires du Fontanil.
Le tracé du décrochement ne
se poursuit pas à l'est du hameau le plus oriental de La
Fougère (la Palud) : il doit donc y passer "en tunnel"
sous le chevauchement du Margériaz.
version plus grande, sans commentaires géologiques, de
cette image
|
Carte géologique très simplifiée
des environs de Chambéry
(extrémité septentrionale de la Chartreuse et marge
sud-occidentale des Bauges)
CCO = chevauchement de la Chartreuse orientale
;
CFB = chevauchement frontal des Bauges ;
CM = chevauchement du Montgelas - Margériaz.
figure agrandissable
|
voir
l'aperçu d'ensemble sur le chaînon
Nivolet - Revard
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