Nom du fichier : http://www.geol-alp.com/h_vercors/lieux_vercors/buffe.html
La barrière septentrionale des falaises
du Vercors
La ceinture de falaises urgoniennes du Vercors
se ferme du côté nord par une ligne d'aprupts orientée
presque E-W, ce qui fournit une des rares occasions où
l'érosion nous donne une coupe naturelle presque transversale
aux plis.
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Panorama du versant nord-ouest de l'extrémité
septentrionale du Vercors
vu du nord, depuis Charnècles (seuil de Rives).
en avant-plan la plaine de l'Isère dans la partie aval
de l'ombilic de Moirans.
a.Ra = axe de l'anticlinal du Ratz - Montaud
(il plonge vers le sud et s'efface au sud du col de Montaud) ;
f.V = faille de Voreppe (le tracé de cette faille
passe au col de Montaud, masqué derrière la Roche
du Midi) ; a.Co = axe de la terminaison septentrionale
de l'anticlinal des Coulmes. Ce pli
plonge vers le nord et s'atténue en se fondant dans le
flanc ouest de l'anticlinal du Ratz, qui le relaie ainsi vers
le nord.
(pour ne pas surcharger la figure le tracé de la faille
de Montaud a été délibérément
été omis : il suit à peu près l'axe
de l'anticlinal des Coulmes)
s.A = synclinal de l'Achard (branche orientale du synclinal
d'Autrans) ; a.Bo = anticlinal du Bec de l'Orient ; s.N
= synclinal de Nave (branche occidentale du synclinal d'Autrans)
; ØR = chevauchement de Rencurel
L'orientation de ces falaises laisserait donc
espérer voir la barre urgonienne dessiner les plis assez
accusés que l'on observe sur le revers méridional
de ce rebord nord du massif.
Coupe du Vercors septentrional à la latitude
approximative d'Autrans (assez au sud des falaises de la Buffe)
(extrait de la carte géologique Grenoble, retouché)
Le chevauchement du Bec de l'Orient est désigné
ici, par erreur, sous le nom de faille de Font Renard (celle-ci
est en réalité un accident distinct, à pendage
ouest, qui est recoupé par le chevauchement).
NB : cette coupe est orientée à l'envers de tous
les clichés de cette page (sauf celui ci-dessous)
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L'extrémité nord-orientale de la cuvette du Vercors
septentrional
(revers des falaises dominant Montaud) vue du sud depuis le
versant ouest de la butte de Plénouze
a.cN = anticlinal de Combe Noire ; f.GB
= faille (extensive) de la Grande Brèche (la lèvre
droite, orientale, est abaissée) ; s.A = synclinal
de l'Achard (noter qu'il est encore très profond au sud
de La Grande Poya mais que son fond s'aplatit de plus en plus
vers le nord) ; Ø1, Ø3 = chevauchements
mineurs déversés vers l'est (leur numérotaion
se réfère à celle du cliché suivant).
Quelques signes de pendages ont été placés,
notamment pour montrer le dispositif périclinal* induit
par le fort plongement de l'axe du synclinal de l'Achard vers
le sud.
Pour améliorer le repérage des rejets des failles
la base de la Lumachelle est soulignée de tirets bleus
et la base des couches à Orbitolines par des tirets
roses.
Pourtant il n'en est rien et, à l'est
du Bec de l'Orient, qui marque le raccord de ces falaises avec
celles de la barrière occidentale du massif, les ondulations
du synclinal d'Autrans ne s'y distinguent plus qu'avec peine,
tellement elles sont peu accusées et ont des flancs peu
pentés. De plus la voûte anticlinale qui sépare
les synclinaux de l'Achard et de Nave s'y partage elle-même
en deux bombements anticlinaux peu accusés (l'anticlinal
du Bec de l'Orient à l'ouest et l'anticlinal de Combe Noire
à l'est), séparés par la très ample
inflexion synclinale des Rochers de la Clé.
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L'extrémité orientale de la barrière de
falaises du Vercors septentrional
vue du nord, depuis le village de Charnècles (seuil
de Rives).
Le cliché est pris à une distance de 12 km, ce qui
réduit beaucoup les déformations perpectives et
donne un dessin assez comparable à une coupe orthogonale
aux axes de plis.
voir la suite du paysage vers la gauche à la page "Cuche" et la suite
à droite à la page "Bec de l'Orient"
ØV = faille de chevauchement de Voreppe
; f.GB = faille (extensive) de la Grande Brèche
a.S = anticlinal de Sornin ; s.A = synclinal de
l'Achard ; a.cN = anticlinal de Combe Noire ; s.rC
= synclinal des Rochers de la Clé
j1, j2,
j3, j4
= chevauchements mineurs déversés vers l'est.
Les tirets gras de teinte brun-ocre soulignent le niveau
basal de l'Urgonien (= Barrémien inférieur)
Les flèches bleues désignent les points de
départ des deux éboulements qui ont successivement
coupé, dans les années 1990, la route D918 (ouverte
en 1968, pour les jeux olympiques).
Cela témoigne d'une tendance de ces
plis à s'atténuer vers le nord (mais on ne sait
pas ce qu'ils devenaient au delà de la ligne d'érosion
qui suit la lèvre nord-orientale de la faille de Voreppe).
La cause du "dé-ploiement" des plis du secteur
d'Autrans en direction du nord est énigmatique. Elle implique
une décroissance du serrage dans cette direction, ce qui
est assez en accord avec le fait que les anticlinaux du domaine
jurassien, par lesquels ils devaient se prolonger, sont effectivement
plus espacés.
On est tenté, d'autre part, d'envisager un rapport avec
le fonctionnement de la faille de Voreppe, par laquelle ces plis,
sans doute formés antérieurement, ont obligatoirement
dû être sectionnés obliquement. Mais il ne
peut s'agir d'un effet d'entraînement par le jeu décrochant
de cette faille, car cela aurait dû produire au contraire
un reserrement du plissement ...
Les falaises occidentales de la Grande Brèche
vues du nord-ouest depuis la route du Pas du Mortier au flanc
nord de la butte 1335 (éperon de rive gauche de la Combe
Noire)
La brèche de Combe Noire est déterminée
par une cassure (f.GB = faille de la Grande Brèche)
qui montre les indices de deux rejets successifs :
- rj1 (de loin le plus important) = rejet extensif, démontré
par le décalage stratigraphique (l'Urgonien inférieur
est abaissé au niveau de l'Hauterivien supérieur)
- rj2 = rejet compressif, indiqué par les crochons*
dans l'Urgonien (plus modeste, car il n'a pas été
suffisant pour annuler le décalage dû à rj1).
Une faille secondaire f', également compressive,
mais à vergence est, affecte le compartiment de droite
(occidental) ; il est vraisemblable qu'elle recoupe et décale
f.GB, mais le niveau atteint par l'érosion ne permet
pas de l'observer.
N.B. : Le pendage des couches de l'Urgonien, bien visible à
gauche de la brèche de Combe Noire, correspond au plongement
axial, vers le sud, des plis (ce n'est pas le pendage du flanc
ouest du synclinal de l'Achard, dans lequel on se trouve ici).
Un autre fait remarquable est la présence,
en d'assez nombreux points de la dalle urgonienne, de failles
compressives à vergence est (opposée au sens de
déversement commun).
Ce "rétro-déversement "* semble lié,
comme le style coffré des plis d'ailleurs, au fait que
l'on se trouve ici dans un secteur très distant de la zone
des chevauchements lithosphériques qui furent à
l'origine des charriage des zones internes. De ce fait la composante
de cisaillement induite par ces mégastructures ne s'y fait
plus sentir que très atténuée. Le sens de
déversement y devient donc hésitant et des circonstances
locales peuvent induire la formation de cassures secondaires dirigées
vers l'est, si la déformation est plus facile dans ce sens.
Par exemple les synclinaux tendront à se pincer par déversement
de leurs deux flancs vers leur coeur, notamment s'ils ont été
évidés par l'érosion ou si leur coeur est
formé de terrains (comme le Sénonien) aisément
déformables.
Cette interprétation implique une relative antériorité
du plissement par rapport à la formation des failles compressives
rétroverses, ce qui ne paraît pas contradictoire
avec les faits d'observation.
Les falaises de la Grande Brèche.
vues du nord-ouest, depuis la route du Pas du Mortier (éperon
de rive gauche du ruisseau de l'Echalance)
(suite vers l'est de la partie visible sur le cliché précédent)
Vue plus rapprochée de la fracturation de l'Urgonien
du flanc ouest du synclinal de l'Achard (branche orientale du
synclinal d'Autrans), aux abords de sa charnière.
Les chevauchements mineurs (j1,
j2, j3)
déversés vers l'est sont bien visibles mais la perspective
en contre-plongée déforme un peu leur tracé
(voir plus haut la géométrie véritable, non
déformée).
Le synclinal lui même ne se marque que par une inflexion
assez peu visible de la dalle urgonienne.
L'extrémité occidentale de la
barrière des falaises de l'extrémité nord
du Vercors montre par contre, dès le Bec
de l'Orient, des structures compressives plus caractérisées,
avec d'importants chevauchements proverses (vers l'ouest). Or
ces chevauchements se suivent sur toute la bordure occidentale
du Vercors. Il s'ensuit que la tectonique "hésitante",
à plis très ouverts, qui se manifeste dans les falaises
de la Buffe ne caractérise en fait que la zone du Vercors
intérieur, qui correspond au vaste synclinorium* d'Autrans
et du val de Lans : ce secteur (= Vercors oriental) doit à
ce trait tectonique le caractère tout spécialement
jurassien de son relief.
cartes
géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille
Grenoble
N.B. Les liens
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