Dent de Moirans, Veurey, Échaillon |
Le promontoire de la Dent de Moirans et du Bec de l'Échaillon constitue le prolongement, en Vercors, du chaînon du Ratz. Comme lui il se rattache au domaine jurassien par sa série stratigraphique, pauvre en niveaux marneux, et par le style "coffré"* de l'anticlinal qui le constitue.
La localité de Veurey est située
au débouché du ravin de la Voroize, qui descend
du plateau de Montaud.
Le tracé de ce cours d'eau suit la limite Crétacé
/ Miocène au revers sud-est de la Dent de Moirans. Il est
dominé du côté nord-ouest par une dalle structurale
d'Urgonien fortement inclinée. La section de cette dalle
par l'entaille de la cluse montre que cette dalle correspond à
la portion moyenne de la courbure sigmoïde par laquelle le
flanc ouest du synclinal de Voreppe se raccorde avec le flanc
oriental de l'anticlinal du Ratz (voir la coupe ci-après).
Le dessin sigmoïde des couches de ce flanc de pli comporte une section presque plane intercalée entre deux zones de flexion (flexures de la Dent de Moirans et de la Poste de Voreppe). Un tel dessin, correspondant à une inflexion "monoclinale" (sans changement du sens de pendage), est celui que revètent les flancs des plis "coffrés*", qui sont typiques du style de plissement dit "jurassien".
Le flanc ouest de l'anticlinal du Ratz ne montre aucun indice portant à penser que la formation de ce pli puisse résulter du jeu d'un chevauchement (contrairement à ce que postulent les schémas souvent proposés ces dernières années). Au contraire il dessine une charnière "en genou" dont les couches ne tendent aucunement à se renverser puisqu'elles décrivent même rapidement une ondulation synclinale.
La faille de Montaud, qui coupe longitudinalement ce flanc du pli, ne peut pas être considérée comme un chevauchement qui aurait été associé au plissement. Il s'agit en réalité d'une faille extensive anté-Miocène qui a été, au contraire, basculée par le plissement, en même temps que plusieurs autres failles satellites, plus mineures.
En effet cette cassure a un pendage trop fort et surtout trop
orthogional aux couches pour une faille inverse
(voir aussi la page Montaud - Saint-Quentin). De plus elle
se montre associée avec une faille parallèle, de
rejet opposé, avec laquelle elle délimite un graben*
à remplissage de Sénonien ("failles conjuguées").
Or, dans les deux compartiments surélevés qui encadrent
ce graben, on observe au contraire (notamment sur la route D.218,
en aval du Villard) le repos direct du Miocène sur l'Urgonien,
lui-même plus ou moins profondément érodé
: ceci témoigne de ce que les deux lèvres du
graben étaient déjà surélevées
et dénudées de leurs Sénonien par l'érosion
avant le dépôt des molases miocènes.
Il s'agit donc de cassures extensives anté-miocènes,
certainement parentes avec celles de Poliénas et prolongeant
sans doute vers le nord la faille de Presles. La faille de Montaud
se prolonge à son tour, vraisemblablement, au NE de l'Isère,
par la faille subverticale de La Buisse, dont la situation est
la même, par rapport à l'anticlinal du Ratz.
La voûte de l'anticlinal du Ratz s'efface vers le sud tandis que naît, sur son flanc ouest, un autre pli anticlinal, d'abord moins saillant, qui s'avère représenter l'extrémité septentrionale de l'anticlinal des Coulmes. La charnière de ce dernier pli est bien visible au dessus de Saint-Quentin, dans le lacet d'altitude 359 de la D 218 (voir la page Montaud - Saint-Quentin).
La voûte urgonienne de l'anticlinal des Coulmes s'élève progressivement vers le sud, jusqu'à former la Roche du Midi (qui surplombe le village de La Rivière). Il vient ainsi remplacer, par une disposition en relai*, l'anticlinal du Ratz.
|
|
|
Montaud | LOCALITÉS VOISINES | (Voreppe) |
|
|
|
|
|
|