Rochers de Comboire et de Rochefort |
Les deux échines rocheuses de Comboire et de Rochefort, qui émergent de la plaine alluviale du Drac respectivement au nord et au sud de Pont-de-Claix, sont l'une et l'autre constituées par la barre tithonique à pendage ouest (plus fort dans la seconde que dans le première).
Sur la carte elles sont décalées l'une par rapport à l'autre dans le sens sénestre : cette circonstance a fait penser qu'elles étaient séparées par un décrochement NW - SE qui passerait sous les alluvions dans le secteur de Malivert, au nord de Claix. En fait cet accident n'est ni nécessaire, ni étayé par les faits :
- il n'est pas étayé, car on n'en voit aucun indice de terrain, ni sous forme d'accidents satellites à Comboire même, ni dans les zones où devraient passer ses prolongements (c'est-à-dire essentiellement dans le versant NE du Moucherotte, où le seule faille détectable est celle de Chateau Bouvier, qui est extensive et orientée N-S).
- il n'est pas nécessaire, car la cartographie montre la très grande probabilité que le chevauchement du Moucherotte, que l'on suit bien à l'ouest de Claix, sur le bord du plateau Saint-Ange, se prolonge vers le nord dans les abords du Rocher de Comboire. Le décalage cartographique s'explique aisément par un redoublement analogue à celui de l'Éperrimont si ce chevauchement passe du côté est du rocher. Or c'est la seule possibilité, puisque la série stratigraphique est continue du côté ouest entre Comboire et le Moucherotte : les coupes reproduites dans cette page montrent la cohérence de cette interprétation avec le contexte du secteur.
De fait, l'étude de terrain du rocher
de Comboire révéle la présence de deux surfaces
de chevauchement qui sectionnent le Tithonique :
- la première fait reposer le Tithonique sur du Berriasien
à l'extrémité méridionale du Rocher
: sa présence explique pourquoi celui-ci ne se prolonge
pas vers le sud (la surface de chevauchement passerait en effet
au-dessus de la dépression alluviale de Claix) ;
- la seconde tranche la série jurassique du versant est
(stand de tir de l'armée) avec une géométrie
de palier et rampe très exemplaire (voir à
ce sujet la page "chevauchements").
Le fait que ces deux cassures ont l'une et l'autre la même disposition inclinée vers l'est suggère fortement qu'elles se connectent en réalité sous les éboulis, au sud du stand de tir. Il est donc probable qu'elles ne représentent que les deux sections d'une même et unique surface de chevauchement orientée légèrement en oblique par rapport à l'allongement de la colline (elle est, de ce fait, intersectée aussi bien par l'entaille de son versant oriental que par celle de son versant sud).
La carte géologique au 1/50.000° (feuille Vif) ne rend absolument pas compte de cette structure car elle est ici assez largement erronée. On trouvera ci-après un croquis cartographique qui montre comment cette carte doit être rectifiée (du moins en ce qui concerne les terrains autres que le Quaternaire).
Cette surface de chevauchement est désignée par Ø, symbole du chevauchement du Moucherotte sur beaucoup des figures des pages de ce secteur. Toutefois elle ne représente vraisemblablement pas le chevauchement du Moucherotte.lui-même, bien qu'elle ait l'attitude voulue et passe à un endroit plausible pour cela, car son rejet est trop modeste : il doit s'agir plutôt d'une branche satellite de ce grand chevauchement.
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Moucherotte |
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