Nom du fichier : http://www.geol-alp.com/h_vercors/lieux_vercors/col_arc.html

Col de l'Arc ; Pic Saint-Michel, 1966 m.

La longue crête qui court depuis les abords sud du Moucherotte jusqu'au col de l'Arc est un crêt bien typique dont l'abrupt regarde vers l'est et couronne le rebord subalpin du Vercors (voir la page "Lans").

Les pentes orientales du chaînon, en contrebas du Pic Saint-Michel sont traversées par le chevauchement du Moucherotte, qui est ici tranché par la profonde érosion du sillon subalpin*. Sous les marnes de Narbonne de la base de la série chevauchante, on voit ainsi apparaître une succession "autochtone" qui culmine avec la dalle urgonienne qui supporte le plateau Saint-Ange.


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Le versant sud-est du chaînon du Moucherotte
vu d'avion, depuis le sud

F = faille du Château Bouvier ; ØM = chevauchement du Moucherotte. Noter que ce dernier est à l'origine d'un crochon* synclinal à la marge extrême-orientale de la dalle urgonienne chevauchée (il s'agit du prolongement septentrional du synclinal du Cornafion (voir la page "Cornafion")
Du côté gauche (ouest) du cliché on voit se détacher la navette* d'Urgonien qui forme le toit de la grotte du Pré du Four,
En arrière-plan le paquet tassé du Peuil est indiqué par trois flèches qui symbolisent le trajet du tassement de la dalle urgonienne, maintenant disloquée.

La suite de ce paysage, vers la gauche, est représenté en page "Cornafion"

La surface de chevauchement du Moucherotte s'observe en contrebas sud du Pré du Four, à la grotte du même nom. Cette grotte est évidée dans la Lumachelle du compartiment chevauché ; son toît est formé par une dalle décamétrique d'Urgonien, qui représente une navette* étirée le long de la surface de chevauchement.

L'entrée de la grotte du Pré du Four
Vue rapprochée, prise à peu près du sud (l'ouest est à gauche)

Le toît de la grotte est teinté d'ocre par les ruissellements qui y déposent un enduit d'argiles oxydées provenant des marnes de Narbonne qui affleurent quelques dizaines de mètres plus haut.
La vue est prise à peu près dans l'axe du crochon qui rebrousse la Lumachelle chevauchée.
La base de la dalle d'Urgonien est débitée en lames secondaires par des surfaces de chevauchement annexes (on en a souligné deux) qui se relaient pour former le toît, lisse et surplombant, de l'entrée de la grotte.

Noter que la surface de chevauchement plonge doucement vers l'ouest, dans le sens de déplacement du compartiment chevauchant (conformément au dessin de la coupe ci-dessus) : cette disposition n'est sans doute pas originelle et a plus probablement été acquise par l'effet d'un basculement postérieur au mouvement de chevauchement (cf. légende des coupes à la page "tectonique du Vercors").

Sur le versant ouest de la montagne, l'entaille du vallon de Font Froide, qui donne accès au col de l'Arc, donne une coupe presque transversale de la partie sud du chaînon. Elle montre que la surface du chevauchement du Moucherotte s'y poursuit, mais que son tracé traverse le versant en descendant vers le nord-ouest.


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Le versant occidental du col de l'Arc
vu du sud-ouest, depuis le sentier de flanc supérieur, à la traversée de l'épaule nord de la crête des Crocs (lieudit Fontaine du Berger).

ØM = chevauchement du Moucherotte (cassure principale) ; Øs = chevauchement satellite
Au contact du chevauchement l'Urgonien du compartiment chevauchant décrit une charnière anticlinale (crochon*). Mais ses bancs ne se raccordent pas à lame d'Urgonien que franchit le chemin au bord droit du cliché. Cette lame n'est pas le flanc inverse d'un pli couché ; elle s'apparente à une navette*, effilées à ses deux extrémités, d'ailleurs en partie constituée de fragments resoudés après broyage (c'est en somme une "méga-brèche" de faille).
comparer avec la coupe ci-après.

Cette observation a fait croire que la surface de chevauchement y était elle-même pentée vers l'ouest, ce qui obligeait à admettre qu'elle subissait un ploiement en anticlinal aux abords du col de l'Arc, comme l'exprime la coupe ci-après.

Coupe de la marge orientale du Vercors, au niveau du Pic Saint-Michel

Les ondulations qui affectent la surface du chevauchement du Moucherotte (Ø) s'interprètent aisément si l'on considère qu'elles sont dues à un reploiement posthume par une succession d'ondulations qui ont hypothétiquement été assimilées, respectivement (de gauche à droite), au synclinal de la Fauge, à l'anticlinal de Sassenage et au synclinal du Néron.
extrait de la publication094

Cette interprétation a en outre conduit à considérer que la surface de chevauchement, masquée sous les éboulis aux abords du collet du Furon, s'engageait là vers l'ouest, en suivant le vallon des prairies de Machiret. Les terrains sénoniens qui affleurent au nord de ce vallon, où ils forment les reliefs boisés de l'échine de la Croix des Suifs, ont été considérés simplement comme la couverture stratigraphique normale de l'Urgonien du Pic Saint-Michel, trainés par charriage par dessus le Sénonien de la rive sud du vallon de Machiret. Ceci apparaît d'autant plus plausible que le pendage des couches de cette rive du vallon est effectivement tel qu'elles semblent s'enfoncer sous ce vallon.


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Le versant occidental du chaînon du Pic Saint-Michel
vu du sud-ouest, d'avion, depuis l'aplomb est de Villard-de-Lans.

ØM = chevauchement du Moucherotte ; s.C = synclinal du Cornafion ; s.gC = synclinal de la Grande Côte ; Ø? = chevauchement (hypothétique) de la Grande Côte (= prolongement vers le nord-ouest du chevauchement du Moucherotte ?) ; f.M? = faille (hypothétique) du vallon de Machiret (= prolongement vers le nord-est de la faille des Clots ?).
Le vallon des prairies de Machiret ne montre aucun affleurement car il est occupé par un ensemble alluvial caillouteux où se succèdent bosses et replats, qui reprsénte un ancien glacier rocheux* maintenant colonisé par la végétation.
On peut expliquer la différence de structure entre ses deux rives et la relative surélévation du Sénonien de sa rive nord en faisant appel à l'un ou à l'autre des deux accidents hypothétiques Ø? (ancienne interprétation) ou f.M? (nouvelle interprétation).

Cette interprétation, à première vue très séduisante, est celle adoptée sur la carte géologique au 1/50.000° (feuille Vif). Pourtant elle se heurte à plusieurs difficultés qui portent à la rejeter.

1/ Entre le col de l'Arc et le collet du Furon (ainsi, d'ailleurs, qu'au flanc ouest de la crête des Crocs) la surface de chevauchement ne plonge pas vers l'ouest mais bien vers le nord-est, comme sur le versant oriental du chaînon. L'orientation NW-SE de son tracé résulte simplement d'un "V topographique"*, lié au changement de versant (et au fait que la surface de chevauchement s'abaissse vers le nord - nord-est, obliquement à l'azimut de la ligne de crête).
La prise en compte de cette géométrie conduit donc logiquement à penser que le chevauchement du Moucherotte doit se prolonger au nord (et non à l'ouest) du Collet du Furon. De fait c'est bien ce que confirme, au nord de ce col, l'étude des pentes de rive droite du vallon de Combe Claire : En effet on admettait que l'Urgonien des pentes du Pic Saint-Michel, qui forme les abrupts du rebord supérieur des ces pentes, plongeait sous le Sénonien inférieur qui affleure dans le fond du vallon à la faveur d'un mouvement de ploiement anticlinal. Or ce ploiement, qui est le prolongement du crochon du versant ouest du col de l'Arc, ne confère ici à ces couches qu'un pendage ouest plus faible que celui du rebord des pentes du vallon. De ce fait leurs bancs sont tranchés par la pente de ce rebord et surplombent partout le fond du vallon : ils en sont donc nécessairement séparés par une cassure (vraisemblablement un chevauchement).
En outre on retrouve au nord du village du Furon le prolongement plus septentrional de ce chevauchement. Il crochonne et sectionne les couches du Sénonien qui prolongent celles de la rive ouest du vallon de Combe Claire. Enfin, peu au nord de ce point, sous la Roche Rousse, il finit par se raccorder au tronçon du chevauchement qui parcourt le flanc ouest du Moucherotte (
voir la page "Lans").

2/ L'existence du chevauchement "Ø?" n'est étayée par aucune observation dans le vallon de Machiret, où d'ailleurs la dénivellation entre les affleurements des deux rives n'est pas si forte que celui de rive sud doive passer sous celui de rive nord.
De plus le tracé de ce chevauchement était supposer se prolonger vers le nord en passant entre le bourg de Lans et les reliefs sénoniens immédiatement plus orientaux, qu'entaillent les gorges du Furon. Or ce nest pas ce qu montre l'examen de ce secteur, où le chevauchement du Moucherotte semble bien se prolonger du nord vers le sud en suivant la rive orientale de la Combe Claire pour réjoindre le Collet du Furon (
voir la page "Lans").
Par contre on saurait exclure qu'un accident (mal défini car nulle part visible suive, au pied des abrupts de la Grande Côte, la limite entre la plaine alluviale et les reliefs de l'échine de la Croix des Suifs (là où la carte géologique indique le prolongement du chevauchement).

3/ De part et d'autre du vallon de Machiret, il ne peut y avoir continuité direxcte des couches du Sénonien car au nord-ouest elles dessinent un synclinal et au sud-est sont plutôt ployées en un ample anticlinal).. Cette dissemblance de géométrie peut toutefois résulter non pas d'un chevauchement mais du jeu d'une faille NE-SW ("faille de Machiret"). L'existence d'une telle cassure est en effet suggérée par au moins deux observations :
- a) les affleurements de Sénonien du versant ouest de rive sud-est des prairies de Machiret ne s'enfoncent pas sous les éboulis qui en garnissent le pied, mais les surplombent et sont tranchés par l'érosion suivant une ligne orientée NE-SW. C'est notamment le cas pour la barre de Sénonien supérieur qui forme le rebord nord de la Combe Chaulange, qu'interrompt brutalement un fort abrupt transversal orienté NE-SW.
- b) ce tracé prolonger assez exactement vers le N-NE celui de la faille des Clots, bien indiquée sur la carte géologique (feuille Vif). Or cette cassure semble avoir un rejet comparable puisqu'elle sectionne, au NE de la station du Balcon de Villard, l'anticlinal de la Moucherolle et le synclinal de la Fauge
(voir le cliché à la page "Villard-de-Lans"), en surélevant les couches de son compartiment sud-oriental.

Pour mieux comprendre le contexte structural lié au chevauchement du Moucherotte on se reportera aux coupes sériées du chaînon.

cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille Vif

Sornin Engins

Moucherotte

Seyssins
Val de Lans

LOCALITÉS VOISINES

Comboire

Villard-de-Lans

Crocs Cornafion

Vif
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