Nom du fichier : http://www.geol-alp.com/h_vercors/general_vercors/tecto_vercors.html

Structure du Vercors


A/ Vues générales sur le massif

Aperçu d'ensemble à l'usage des spéléologues, par H.ARNAUD (inédit, 1976)
Carte structurale du vercors (extraite de cet exposé)
Par ailleurs la structure du Vercors s'est édifiée en deux étapes principales, avant le Miocène, pendant la sédimentaition mésozoïque, puis après le Miocène lors de la compression responsable de la surrection des Alpes externes. Cet aspect est analysé par H.ARNAUD à l'aide de deux cartes structurales , correspondant respectivement à chacune de ces étapes.

B/ Divers documents et exposés complémentaires, plus locaux.

Concernant les rapports entre structures du Vercors et celles de la Chartreuse
voir la page consacrée à la trouée de Grenoble, le schéma cartographique ci-après et les publications 094 et 175

figure de plus grande taille

Légende des accidents tectoniques figurés (du NW au SE)

aR = anticlinal du Ratz (charnière en genou de La Buisse) ; FB = faille des Balmes (du Ratz ); fM = flexure de la Dent de Moirans (flanc est de aR); fP = flexure de la Poste de Voreppe (flanc ouest de sV) ; sV = synclinal de Voreppe ; cV = chevauchement de Voreppe ; aE = anticlinal des Égaux (= anticlinal frontal de la Chartreuse occidentale) ; sA = synclinal d'Autrans ; cS = chevauchement de Sautaret ; aSo = anticlinal de Sornin ; fN = flexure de Noyarey (flanc est de aSo); fE = flexure des Engenières ; FF = failles du Fontanil ; fVa = flexure de la Grande Vache ; sSa = synclinal de Sassenage (= sC) ; sC = synclinal du Cornillon (= sSa) ; cSa = chevauchement de Sassenage (= cM) ; cM = chevauchement de Mont-Saint-Martin (= cS) ; aSa = anticlinal de Sassenage (= fG ?) ; fG = flexure de Génieux (= aSa ?) ; sP = synclinal de Proveysieux ; CCO = chevauchement de la Chartreuse orientale ; sN = synclinal du Néron ; FBr = faille des des Bruziers ; FBa = failles de la Bastille ; aEc = anticlinal de l'Écoutoux ; sS = synclinal du Sappey.
On a également indiqué le tracé du "transsynclinal de Saint-Nizier", matérialisé par la triple répétition du nom "transsynclinal" (noter l'obliquité de ce pli par rapport aux autres, auxquels il s'est superposé tardivement)



même figure, de plus grande taille
Coupe de l'extrémité septentrionale du Vercors, le long de la trouée de Grenoble, en rive gauche de l'Isère

Liste des abréviations désignant les accidents, dans l'ordre où on les rencontre successivement, du nord-ouest au sud-est (de droite à gauche, ici) :
aR = anticlinal du Ratz (charnière en genou de La Buisse) ; FB = faille des Balmes (du Ratz ); fM = flexure de la Dent de Moirans (flanc est de aR); fP = flexure de la Poste de Voreppe (flanc ouest de sV) ; sV = synclinal de Voreppe ; cV = chevauchement de Voreppe ; aE = anticlinal des Égaux (= anticlinal frontal de la Chartreuse occidentale) ; sA = synclinal d'Autrans ; cS = chevauchement de Sautaret ; aSo = anticlinal de Sornin ; fN = flexure de Noyarey (flanc est de aSo); fE = flexure des Engenières ; sSa = synclinal de Sassenage (= sC) ; cSa = chevauchement de Sassenage ; aSa = anticlinal de Sassenage ; sP = synclinal de Proveysieux ; CCO = chevauchement de la Chartreuse orientale.
Liste des abréviations stratigraphiques :
M = molasse miocène ; Ss = Sénonien supérieur ; Si = Sénonien inférieur ; U = Urgonien ; H = Hauterivien ; V-Bs = Valanginien - Berriasien supérieur ("calcaires du Fontanil") ; Bi-m = Berriasien inférieur et moyen marno-calcaire ; T-K = Tithonique - Kimméridgien ; Ox = Oxfordien ; B-K = Berriasien-Kimméridgien (calcaires périrécifaux jurassiens)


Concernant la structure du Vercors oriental

Le Vercors oriental , c'est-à-dire les vals d'Autrans et de Lans, est un vaste synclinorium* limité du côté est par le chevauchement du Moucherotte (prolongement du chevauchement de la Chartreuse orientale), que la trouée de l'Isère coupe obliquement en aval de Grenoble.
Il est doté d'une tectonique "hésitante", avec des plis très ouverts affectés même de chevauchements mineurs rétroverses (ce qui se manifeste clairement dans la coupe naturelle des falaises de la Buffe). Il doit à ce trait le caractère éminemment jurassien de son relief.

Du côté ouest le Vercors oriental est limité par une barrière d'abrupts qui suit une ligne de chevauchement, plus ou moins complexe selon les points, dont l'accident principal est le chevauchement de Rencurel. Cet accident, bien visible au débouché ouest des gorges amont de la Bourne, se termine du côté nord en se branchant sur la faille de Voreppe (alors que celle-ci se poursuit vers le sud-ouest en direction de la plaine de la Basse Isère) : il représente en somme l'équivalent méridional du chevauchement de la Chartreuse occidentale. Vers le sud cette cassure s'amortit, aux environs de Saint-Martin en Vercors, en se transformant en un décrochement sénestre, la faille de Carette.

La partie septentrionale du Vercors oriental est partagée longitudinalement en deux par l'anticlinal de Sornin qui s'efface vers le sud au niveau de Villard-de-Lans. Le mont jurassien qu'il détermine sépare deux dépressions synclinales : à l'ouest le val* d'Autrans, qui s'étrangle vers le sud avant les gorges de la Bourne, à l'est le val* de Lans.

Le val de Lans est une large dépression, allongée N-S. Elle résulte en fait de l'intersection du synclinal de Villard-de-Lans, qui est le pli majeur de ce val, par un pli oblique, le "transsynclinal de Saint-Nizier".
En effet, depuis Saint-Nizier jusqu'au sud de Villard-de-Lans, les plis de la partie ouest du Vercors oriental (anticlinal de Sassenage puis anticlinal de Sornin) plongent vers le sud en se rapprochant de l'axe de cette inflexion et s'effacent en l'atteignant. Ces plis font en outre place, au sud de Corrençon et de La Chapelle en Vercors, c'est-à-dire au delà du transsynclinal, à d'autres plis similaires (anticlinal de la Moucherolle et synclinal de la Fauge) qui plongent au contraire vers le nord.

On peut donc considérer que l'anticlinal de la Moucherolle représente le prolongement méridional originel de l'anticlinal de Sornin et que le synclinal de la Fauge prolonge la partie du synclinal de Villard-de-Lans située au nord de Saint-Nizier (c'est-à-dire le synclinal à fond plat qu'encadrent les deux charnières des Engenières à l'ouest et de Sassenage à l'est).

Le transsynclinal de Saint-Nizier n'est qu'une vaste inflexion à fond peu déprimé, dont le tracé est donc très flou. Il est orienté N40, donc obliquement aux autres plis (qui sont d'ailleurs plus serrés et plus accusés que lui) ; il semble bien les avoir recoupé et tordu, donc résulter d'une déformation plus tardive qu'eux.


version de plus grande taille

Coupe schématique des massifs subalpins et cristallins externes à la latitude de la Chartreuse
Cette coupe correspond à la tranversale de la Chartreuse, mais elle est transposable à celle du Vercors en substituant "Taillefer" à "Sept Laux" et "Bourg-d'Oisans - Malsanne" à 'Eau d'Olle".

Le "synclinal bordier de Belledonne", représenté en Vercors par le trans-synclinal de Saint-Nizier, correspond, en profondeur, à la zone de changement de pendage de l'interface socle cristallin - couverture. Son axe passe sur cette coupe à l'emplacement de Chamechaude (où l'anticlinal de l'Écoutoux change de sens de plongement axial).

Le dessin de l'interface socle-couverture est celui fourni par les sondages sismiques de la campagne ECORS. Dans le socle les demi-flèches encadrant la ligne de tirets et de points d'interrogation indiquent l'hypothétique surface de chevauchement du massif de Belledonne (pour plus de détail voir la page spéciale consacrée à cette hypothèse).

En fait le transsynclinal de Saint--Nizier constitue un équivalent méridional du synclinal de Serraval - Arclusaz qui traverse en long les Bornes et les Bauges orientales ; comme lui il représente sans doute un "pli de fond" (c'est-à-dire affectant le socle), parallèle au pli anticlinal qui est à l'origine du soulèvement du massif de Belledonne. De fait, ce synclinal coïncide avec le raccord, en profondeur, entre la zone de socle de la partie occidentale des massifs subalpins, qui plonge vers l'est, et celle où le socle se relève vers l'est (voir la coupe ci-après) : on peut le qualifier à ce titre de "synclinal bordier de Belledonne".


Concernant la structure du chaînon extrême oriental du Vercors

Croquis structural en relief ("bloc stéréogramme") du versant nord de la montagne du Moucherotte


version plus grande de cette image
Trois coupes de la bordure orientale du Vercors au SW de Grenoble
extrait de la publication094

Ces coupes, "sériées", montrent les transformations que subit du nord (1) au sud (3) le grand accident (complexe) appelé chevauchement du Moucherotte.
Il est interprété ici (d'après M.GIDON, 1981) comme résultant de la réactivation post-miocène d'un chevauchement précoce (plus modeste), le chevauchement du Jalla : ce dernier, antérieur à la formation des grands plis serait tordu par eux (ce qui est patent sur le terrain au niveau de la coupe 2). Il se poursuit peut-être plus à l'est et plus bas dans la succession stratigraphique par le redoublement du Bajocien des collines bordières de Belledonne (dont l'existence est toutefois encore hypothétique).

Si l'avancée du matériel chevauchant sur la molasse miocène est démontrée au niveau de la coupe 1 (transversale de Saint-Nizier et jusqu'aux abords nord de Lans) elle est moins certaine plus au sud. En effet, à partir de la latitude de Lans, les couches du Sénonien, fortement redressées, s'enfoncent sous le Miocène du val de Lans (voir la page "Lans"). Sur la coupe 2 la présence de Miocène s'engageant sous le chevauchement dans les pentes à l'ouest du Pic Saint-Michel est indiquée de façon purement interprétative (d'après J.DEBELMAS 1966) et s'avère plutôt douteuse (voir la page "col de l'Arc").
En fait le chevauchement principal passe à l'est des reliefs de la Grande Côte (tracé corrigé en rouge), même si on peut envisager l'hypothèse qu'il s'en détache une branche de chevauchement secondaire qui expliquerait le surhaussement du Sénonien de la Grande Côte par rapport au fond du val de Lans.

Concernant les accidents rétrodéversés du secteur de Gresse :


figure agrandissable

Deux coupes schématiques de la bordure orientale du Vercors au nord du Grand Veymont

Sur cette transversale on observe aussi un redoublement de la barre Tithonique. Mais il est occasionné par la rupture du coeur tithonique de l'anticlinal de la Moucherolle, par une faille à vergence est. Cela n'a rien à voir avec le redoublement qui affecte la transversale, plus septentrionale, de Vif-Claix, qui est dû au chevauchement du Moucherotte (ØM). On a figuré en tiretés le tracé "dans le ciel" de ce dernier, uniquement pour montrer ses rapports avec les structures visibles ici.

L'origine du déversement "anormal", vers l'est, de l'anticlinal de la Moucherolle est vraisemblablement à rechercher dans des mouvements tardifs liés à la surrection de la chaîne de Belledonne, dans le prolongement axial de laquelle on se trouve précisément ici. En effet l'étude de la structure de cette chaîne révèle qu'elle a subi d'importants mouvements de coulissements parallèles à son allongement, ce qui a du amener son socle à glisser vers le sud - sud-ouest, en s'enfonçant sous sa couverture (voir les pages consacrées à la chaîne de Belledonne). On trouve d'ailleurs un autre chevauchement dirigé vers l'est dans la montagne du Conest, qui est un jalon intermédiaire sur l'axe de la voûte de la chaîne de Belledonne.

Chronologie probable des déformations : 1 = étape de chevauchement vers l'ouest (phases P1 et P2) ; 2 = étape des plis tardifs (phase P3, sans doute liée à un déplacement du socle de Belledonne vers le sud). (voir la publication093)
Pour plus d'informations se reporter à la page consacrée à la dépression de la Gresse.

  


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