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La Grande Moucherolle (2284 m)
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Cet élégant sommet, certainement
le mieux individualisé de tout le Vercors, domine, du côté
nord, les pistes de la station de Corrençon. Il se situe
à l'endroit où le rebord urgonien de la dépression
de Saint-Andéol (extrémité septentrionale
de celle de la Gresse) marque une importante avancée vers
l'est, ce qui lui fait dessiner un cirque ouvert vers le sud.
Le
rebord subalpin à la latitude de la Grande Moucherolle
Cette morphologie est due au fait que l'érosion
y a tranché la voûte d'un anticlinal (auquel cette
montagne donne son nom). Ce pli, assez ouvert, plonge là,
de façon assez accentée, vers le nord, de sorte
que sa voûte urgonienne a été tranchée
en un arc de cercle ouvert vers le sud.
version
plus grande, muette, de cette image
Le versant sud de la Grande Moucherolle
vu de l'est, depuis les Deux Soeurs (sommet sud d'Agathe)
a.M = axe de l'anticlinal de la Moucherolle
(noter son plongement vers la droite) ; Ø
= chevauchement de la Grande Moucherolle.
f.PM = faille (extensive) de la face sud de la Petite Moucherolle
il s'agit très vraisemblablement du prolongement occidental
de la faille des Deux Soeurs (voir cliché suivant)
n.m. = niveau repère des marnes du Pas de la
Balme (daté du sommet du Barrémien inférieur,
in ARNAUD, 1981))
version
plus grande, muette, de cette image
Le versant sud de la Grande Moucherolle
vu de profil, du SW, l'hiver, depuis la Roche du Coin
a.M = anticlinal de la Moucherolle ; s.F
= synclinal de la Fauge (ces deux plis sont vus très obliquement
par rapport à leur axe, qui est presque perpendiculaire
au regard )
f.DS = faille (extensive) du col des Deux Soeurs : cette
faille est vue pratiquement selon l'azimut de son plan de cassure,
qui passe peu à gauche du point de prise de vue (il détermine
la face sud de la Petite Moucherolle).
n.m. = niveau repère des marnes du Pas de la Balme.
Du point de vue stratigraphique le secteur de
la Grande Moucherolle se signale par le fait que les couches à
Orbitolines y sont remplacées, au SE d'une ligne passant
à peu prés par la gare de téléphérique
de la "Cote 2000" (altitude 1720), par des calcaires
bioclastiques. C'est pourquoi, dans la pyramide de la Grande Moucherolle,
il n'y a pas de vire qui corresponde, comme plus au nord, à
ce niveau.
Il est à remarquer, en outre, que les couches de l'Urgonien
supérieur (Bédoulien) y sont presque partout décapées
par l'érosion sur les hautes pentes, et qu'il n'en subsiste
que de petits chapeaux, sur quelques éminences (comme la
Grande Moucherolle, les Rochers des Jaux ou le sommet de la crête
du Pas de l'Oeille) ou dans le creux du synclinal de la Fauge
(galettes du Pré de l'Achard, dans le vallon
du Clôt d'Aspres).
Enfin les calcaires bioclastiques commencent à envahir
assez largement l'Urgonien inférieur et forment notamment
la partie inférieure de la falaise massive urgonienne,
tandis que le Barrémien inférieur s'épaissit
à la faveur du développement d'alternances de marnes
et de bancs plus calcaires (qui y prédomineront plus au
sud).
figure agrandissable
Deux coupes des abords de la Grande Moucherolle
en haut : à la latitude du sommet
des Rochers des Jaux : la partie profonde est extrapolée
à partir de la coupe inférieure, plus méridionale
; en bas par le sommet de la Grande Moucherolle
(coupe observable dans les falaises méridionales de la
montagne).
a.M = anticlinal de la Moucherolle ; s.F = synclinal
de la Fauge ; f.PO = faille du Pas de l'Oeille (pour plus
de détails à son sujet se reporter à la page
"Deux Soeurs").
n.m. = niveau repère des marnes du Pas de la Balme
La faille extensive, d'orientation E-W, du Pas des
Deux Soeurs et de la Petite Moucherolle (cf. photo ci-dessus)
passe immédiatement au sud du tracé de la coupe
inférieure, parallèlement à celui-ci (elle
ne peut donc pas être représentée sur ce schéma).
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< image plus grande, muette > nouvelle
fenêtre
Les falaises méridionales du sommet de la Grande Moucherolle
vus du SE, d'avion
Ø = chevauchement
de la Grande Moucherolle. Il semble que son rejet s'amortit complètement
aux approches de la crête du col des Moucherolles (mais
on ne peut en être certain). Par contre il est clair que
cette faille inverse prend naissance du côté est
par un glissement couches sur couches au sein du niveau des marnes
du Pas de la Balme (n.m.pB).
Fa = faille extensive (tracé hypothétique
car masqué par les éboulis). Elle est recoupée
par le chevauchementet a peut-être été à
l'origine de la localisation de ce dernier. Fb = faille
extensive très mineure , sans doute induite par le surhaussement
du compartiment chevauchant.
La déclivité de l'arête
qui descend du sommet vers le nord-ouest épouse
sensiblement aussi celle d'une dalle structurale d'Urgonien, mais
celle celle-ci se rétrécit tellement qu'elle y est
même localement perçée en contrebas de la
crête (lieudit "La Fenêtre", altitude 1900).
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< image plus grande, muette > nouvelle
fenêtre
Le versant nord de la Grande Moucherolle et les pentes
du Balcon du Villard.
vus du NW, depuis Bouilly (dans la plaine de Villard de Lans).
a.M = anticlinal de la Moucherolle (la vue est
oblique par rapport à l'axe du pli, ce qui explique le
décalage apparent des deux charnières figurées,
de part et d'autre de la trouée de la haute Combe de l'Ours.
Ø = chevauchement de
la Grande Moucherolle.
Les pentes des Rochers de Jaux ne montrent pas cet accident, qui
s'amortit donc vers le nord (ou vers le haut au sein des couches
urgoniennes supérieures).
Les tirets qui soulignent la stratigraphie correspondent sensiblement
à la limite entre Urgonien supérieur et Urgonien
inférieur.
En versant nord,
la voûte de l'anticlinal de la Moucherolle est entaillée
à l'aplomb du sommet par l'ébauche d'un cirque glaciaire
(combe de l'Ourson). Mais immédiatement plus au nord elle
forme au contraire l'échine des Rochers des Jaux et de
la Cote 2000, qui est donc un mont*, dont la voûte s'abaisse
progressivement en direction de la station du Balcon du Villard.
Une autre conséquence du plongement axial de ce pli est
que son flanc ouest garde, dans tout ce versant, un pendage vers
le nord-ouest (et non vers l'ouest) : les pentes de la Forêt
de Villard, percées de lapiaz et zébrées
de pistes de ski, correspondent, grosso modo, à la dalle
structurale du sommet de l'Urgonien inférieur de ce flanc
de pli.
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< image plus grande, muette > nouvelle
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Le sommet de la Combe de l'Ours
vu du sud, depuis le point coté 2119 sur l'arête
Grande Moucherolle - Agathe.
On est ici exactement dans l'axe de l'anticlinal de
la Moucherolle (a.M), ce qui permet faire deux observations
:
1 - on distingue parfaitement qu'il est déversé
vers la droite (vers l'est), conformément au déversement
de son coeur de Tithonique dans la vallée de la Gresse.
2 - ce pli se projette en arrière-plan sur le val de Lans,
dont l'allongement est visiblement beaucoup plus NE-SW : cela
souligne la disposition en synclinal transverse du val de Lans,
que l'anticlinal de la Moucherolle et le synclinal de la Fauge
rejoignent tout à fait obliquement, avant de s'y effacer.
Le synclinal de la Fauge (s.F) est vu obliquement et l'inclinaison
vers la gauche des couches, au tiers droit du cliché, correspond
au plongement axial de la charnière du pli, et non au flanc
oriental de ce dernier.
La limite entre la partie supérieure de l'Urgonien
(Bédoulien) et sa partie inférieure (Barrémien)
passe un peu en arrière du point culminant des Rochers
des Jaux. Cela correspond à un niveau de calcaires bioclastiques
rousseâtres qu'entaille la piste qui traverse à flanc
sur le versant ouest (gauche sur le cliché) pour atteindre
la gare supérieure des télésièges
de Corrençon (flèche de gauche du symbole de charnière
supérieur).
Les niveaux roux qui ferment la dépression supérieure
de la Combe de l'Ours (notés "Urg.inf.")
sont des calcaires bioclastiques du Barrémien supérieur
(ce sont eux qui forment la partie inférieure de la falaise
massive urgonienne du rebord subalpin).
cartes
géologiques au 1/50.000° à consulter : feuilles
Vif et La Chapelle en Vercors
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