Carrières de Saint-Étienne-de-Crossey


Les carrières de Saint-Étienne-de-Crossey exploitent les sables de l'ancien delta qui s'était édifié, voici10.000 à 20.000 ans, en progressant d'est en ouest, sur la rive orientale du lac qui occupait la dépression du village.
À l'époque où elles n'avaient pas encore rongé presque la totalité du delta, ces carrières montraient des figures de sédimentation tout à fait exemplaires. Elles ont maintenant disparu car l'exploiration n'en a respecté aucun témoin (de sorte que les images ci-après correspondent à une véritable réalité virtuelle)



vue d'ensemble de l'accumulation deltaïque, côté nord, en 1971

version plus grande, muette, de cette image

L'entaille sud du delta en 1963

La N520 suit la surface du delta inférieur (épisode 3R'). Les carrières montrent alors très clairement l'inclinaison générale des strates (s0) vers l'ouest (les gorges sont à droite des limites du cliché) et la planéité de la surface de colmatage du delta supérieur.
En 2000 toute la tranche de matériaux dénudée sur ce cliché a totalement été déblayée et la carrière s'enfonce en excavation en arrière de la route, en contrebas de la surface du delta inférieur.



version plus grande, muette, de cette image

Une coupe montrant les caractères typiques de la sédimentation deltaïque

Les "couches de progression", formées de sables et graviers alternés, constituent l'essentiel des matériaux qui ont construit le delta, en se disposant par couches concentriques dans l'espace libre, c'est-à-dire sur le talus périphérique du delta en progression. Leur inclinaison correspond à la pente de ce talus, qui est orientée vers l'extérieur du delta, donc dans le sens d'écoulement du torrent qui sortait des gorges.
C'est le passage divaguant de ce dernier, au sommet du delta pour en atteindre la périphérie qui est à l'origine du remaniement de ces matériaux (par creusement de chenaux* et abandon de ceux-ci) qui aboutit au litage subhorizontal de la tranche supérieure (sur une épaisseur de quelques mètres). La teinte rougeâtre du sommet de cette tranche correspond à l'oxydation par l'air qui a accompagné sa transformation en sol ("pédogénèse").

Noter la présence, au pied du front de taille, de blocs anguleux abandonnés : ils témoignent de l'origine glaciaire de la source de ces matériaux. En effet ils étaient inclus au sein des graviers et y sont vraisemblablement parvenus, depuis le glacier, en flottant sur des radeaux de glace détachés de son front (en effet ils sont trop gros et trop anguleux pour avoir été roulés par le torrent). Beaucoup de ces blocs sont formés de gneiss amphibolites (d'où leur teinte verdâtre).


Les coupes offertes par le déplacement du front de taille ont mis au jour différentes figures dessinées par les strates. Certaines ont été immortalisées photographiquement avant leur disparition et peuvent donc encore être observées sur la page spéciale qui leur a été consacrée.



Carte de la région située au nord-est de Voiron, au Quaternaire récent
Les gorges du Crossey
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Analyse détaillée du quaternaire des environs de Voiron
Documents sur le quaternaire du Bas Dauphiné

Pour en savoir plus sur les dépôts morainiques et fluviatiles des environs de Voiron et du seuil de Rives, voir la publication n° 163
cartes géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille "Voiron"

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