La crête méridionale de La Tournette,
entre la Pointe de La Bajulaz et Le Crêt des Mouches, montre
l'enchaînement des deux plis majeurs, déversés
vers l'ouest qui constituent tout le chaînon de la Tournette
: le synclinal d'Arclosan, à l'ouest, surmonté par
l'anticlinal du Varo, à l'est (cf. coupes).
version plus grande, muette, de cette image
Le chaînon de la Tournette, d'enfilade dans
l'axe de ses plis
vu du sud, d'avion, depuis l'aplomb de Saint-Férréol
a.A = anticlinal de l'Aulp ; s.A = synclinal
d'Arclosan ; a.V = anticlinal du Varo ; f.AW = faille
de l'Arcalod, branche occidentale ; f.AP = faille de l'Arcalod,
branche principale.
Toutefois deux changements interviennent par
rapport au secteur plus septentrional du sommet de la montagne
:
- l'anticlinal du Varo, dont le flanc oriental possédait
sa carapace urgonienne, sous la forme d'une vaste dalle structurale
plongeant vers la vallée du Fier et du ruisseau de Champfroid
(Le Cropt, Le Marais), est largement éventé par
l'érosion qui affouille son coeur d'Hauterivien - Valanginien,
au sud de la ligne des falaises urgoniennes qui court de la Pointe
de Bajulaz à l'Aiguille des Vorets ;
- l'Urgonien vertical du flanc ouest de l'anticlinal du Varo,
qui ne formait qu'un ressaut de falaises situé à
mi-pente, vient ici constituer l'armature de la crête du
chaînon entre le sommet de la Beccaz et le Crêt
des Mouches (au sud de la latitude de Montmin le versant occidental
du chaînon ne comporte dès lors plus qu'une seule
ligne d'abrupts entre crête et basses pentes).
Coupe du synclinal d'Arclosan au niveau de la Beccaz
F.W.A = faille ouest d'Arclosan ; F.E.A = faille est
d'Arclosan
Cette entaille présente le grand avantage
de montrer une coupe plus profonde de la structure et de mieux
mettre en évidence, de ce fait, les relations entre les
divers plis et failles qui la constituent.
Elle montre en particulier l'intersection des failles subverticales
N-S (telle la faille du Varo et, ici celle de Bajulaz) par le
chevauchement de la Tournette.
version plus grande, muette, de cette image
L'extrémité méridionale des
abrupts de la Tournette
vus du sud, depuis la butte 1931 au sud du col des Frêtes
f.B = faille de la Bajulaz ; d.C = décrochement
du Charvet ; jT = chevauchement
de la Tournette.
L'anticlinal du Varo est dessiné de façon symbolique
car il est, en réalité, agrémenté
de replis secondaires mineurs dans les couches à alternances
marnes-calcaires de l'Hauterivien.
La voûte de ce pli est rompue par la faille de la Bajulaz,
dont le rejet consiste en un soulèvement relatif du compartiment
est (droit). Il est bien visible que cette faille est tranchée
vers le haut par le chevauchement de la Tournette.
figure
plus grandie
Coupe de l'extrémité sud des abrupts de la Tournette
s.A = synclinal d'Arclosan ; d.C = décrochement
du Charvet ; f.B = faille de la Bajulaz (noter le sens
de son rejet) ; ØT = chevauchement de la Tournette
(noter le rebroussement, en crochon synclinal, de l'Urgonien qui
forme la crête sommitale de La Tournette).
Les replis secondaires mineurs del'anticlinal du Varo sont dessinés
de façon un peu approximative.
Le sentier indiqué est celui qui accède depuis Montmin
aux prairies de Lars. Il permet de rejoindre le sommet de la Tournette
en suivant le talus hauterivien, parallélement et au dessus
du tracé de la surface de chevauchement
version plus grande, muette, de cette image
Détails de l'extrémité méridionale
des abrupts de la Tournette
vus du sud, depuis le col des Frêtes (1899)
Observer l'effilement, par biseautage vers la droite,
du compartiment situé sous le chevauchement de la Tournette
(ØT), alors que les couches de l'Hauterivien du
compartiment chevauchant se disposent parallèlement à
cette surface de cassure (cette disposition correspond typiquement
à ce que l'on appelle une rampe*
de chevauchement).
On a souligné les replis dysharmoniques qui affectent les
couches de l'Hauterivien à la voûte de l'anticlinal
du Varo : ils correspondent sans doute à un froissement
par "ancrage" contre l'Urgonien moins déformable
du compartiment occidental de la faille de la Bajulaz, lors des
compressions postérieures au jeu de cette faille.
Remarques complémentaires
: On remarque que la surface du chevauchement se redresse
lorsqu'elle rencontre le miroir de faille de la faille de Bajulaz,
avant de reprendre, plus haut, un pendage plus modéré.
Cela peut être interprété comme le fait que
le miroir de cette faille, qui existait déjà lors
de la mise en mouvement du chevauchement, a été
réutilisé par celui-ci (sans doute était-il
plus facile, pour le glissement des couches, de suivre ce miroir,
malgré sa forte inclinaison, que de se poursuivre vers
l'ouest en tranchant à travers l'Urgonien du compartiment
occidental de la faille de Bajulaz). Toutefois l'étude
du versant NE de la Tournette
suggère une hypothèse
complémentaire.
L'examen du secteur de la Pointe de la Bajulaz
montre la présence d'une faille de Bajulaz, dont
l'inclinaison est presque orthogonale aux couches, donc non compressive.
En outre il est nécessaire qu'elle ait joué avant
la déformation compressive qui a créé le
chevauchement de la Tournette, car elle n'affecte pas ce dernier
(qui, au contraire, la sectionne). Cette cassure, verticale et
presque N-S, est donc à rattacher à la famille des
failles, possédant cette orientation, qui ont joué
dès le Sénonien peu au sud, à Arclosan.
Il semble même que son tracé la mène plus
précisément à se connecter, à travers
les pentes de prairies qui dominent les ruines du chalet du Lars,
à la faille orientale d'Arclosan
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