Platé, Sales, Assy
Tête du Colonney, Grandes Platières,
Dérochoir
Les montagnes de Platé sont sculptées
dans la puissante dalle calcaire formée par l'ensemble
Urgonien - Sénonien - calcaires nummulitiques. Celle-ci
est surtout largement mise à nu, en vastes dalles structurales
ciselée de lapiaz, appelées le Désert
de Platé, à la suite du décapage de son
enveloppe de grès, alternés de schistes argileux,
du flysch nummulitique.
Cette dalle est ondulée de plis à grand rayon de
courbure qui plongent vers le nord-est. En outre elle disparaît
vers l'ouest (au nord-ouest de Flaine) sous la puissante chape
du flysch nummulitique. Ce flysch est également conservé
en deux lambeaux (buttes -témoins*), à la Pointe
de Platé et à la Tête à l'Âne
(au coeur du synclinal de Platé).
Les montagnes de Platé et la vallée
moyenne de l'Arve
vu du sud (d'environ 8000 m d'altitude), depuis l'aplomb de Megève.
Les chalets et la pointe de Platé sont masqués par
deux nuages, entre Sales et Assy. version plus grande, muette, de cette image
On voit parfaitement le tracé coudé en
baïonnette que parcourt l'Arve pour connecter sa cluse amont
(traversée du massif des Aiguilles Rouges) et sa cluse
aval (entre Platé et Aravis), en empruntant brièvement
le sillon subalpin.
On a indiqué les ondulations à grand rayon de courbure
qui affectent ce massif (elles se superposent aux autres
structures, de taille plus réduite, non discernables
sur ce cliché) :
s.C = synclinal du Criou ; a.P = voûte anticlinale
des Platières ; s.P = synclinal de Platé
- Salles ; a.Po = demi-voûte de Pormenaz,
affectant la marge ouest des affleurements du socle cristallin
(déformation de la phase
P3).
ØM = surface de chevauchement de la nappe de Morcles.
La vallée de l'Arve et le massif de Platé
vus de l'est, l'hiver, depuis l'aplomb des Houches. version plus grande de cette image
La mer de nuages donne une bonne idée de ce à quoi
devait ressembler la région sur la fin de la glaciation
de Würm, lorsqu'un flot de glace s'écoulait en remplissant
la vallée de l'Arve.
version
plus grande, muette, de cette image
La rive droite de la vallée de l'Arve (massif
de Platé) au niveau de Servoz
vue du sud, depuis le col de Voza
Le versant méridional du massif de Platé est presque
entièrement formé par des glissements de terrain
qui se sont répétés au cours des siécles,
jusqu'au plus récent qui date de 1751. Ces glissements
sont dûs, outre la nature argileuse du substartum rocheux,
à la déstabilisation induite par la fonte du glacier
de l'Arve et le sapement de la rivière. Cette dernière
attaquait en effet directement cette rive, en raison de l'orientation
vers le nord de la gorge par laquelle elle traverse l'extrémité
méridionale du massif des Aiguilles Rouges (entre Pormenaz
et le Prarion). Une des causes de cette orientation est sans doute
que le cours de l'Arve a été dirigé par la
présence à cet endroit d'une bande, N-S, de terrain
houiller.
Ø.P = chevauchement de la Pointe de Platé
: il s'amortit dans la base du flysch nummulitique grèseux
de la Pointe de Platé ; s.P = synclinal de Platé
(son axe n'est pas perpendiculaire à la ligne de falaise
mais très oblique à la direction du regard) ; ØM
= surface de chevauchement de la nappe de Morcles (ici masquée
sous les glissements de terrain).
La falaise qui ceinture le Désert de
Platé du côté sud est formée, comme
toutes celles des hauts pentes du massif du Haut Giffre méridional,
par l'ensemble des calcaires de l'Urgonien, du Sénonien
et du Nummulitique basal. Elle présente deux particularités
remarquables :
- elle est interrompue, au lieu-dit le Dérochoir,
par un énorme cône d'éboulis qui la noie presque
jusqu'à son sommet. C'est le résultat d'un important
éboulement récent (1751), qui n'est que le dernier
en date d'une série de glissements de versant qui affectent
toute la pente jusqu'au lit de l'Arve, en masquant tout son bedrock*.
- elle est accidentée d'une faille à faible inclinaison,
le chevauchement de la Pointe de Platé, qui réapparait
d'ailleurs plus au nord dans le vallon de Sales. On est étonné
de constater que cette cassure n'est pratiquement pas visible
au sommet de la falaise et n'affecte pas les couches du Nummulitique.
Cet "amortissement" de la cassure est dû à
ce que son rejet est compensé par une réduction
équivalente de l'épaisseur des couches du Sénonien
dans le compartiment chevauchant (sud-oriental). L'explication
de cette disposition surprenante est à l'évidence
qu'il s'agit d'une faille anté-nummulitique qui a
été basculée par le cisaillement général
de la pile stratigraphique, conformément à
l'interprétation
proposée pour les failles transformées en chevauchements
de la coupe de l'Arve (toutefois les choses sont encore plus démonstratives
ici car la déformation s'y est limitée à
basculer le plan de faille, sans provoquer une réactivation
du jeu de la cassure).
Le versant sud-ouest du Désert de Platé version
plus grande, muette, de cette image
vu du sud, depuis le Mont Joly
Ø.P = chevauchement de la Pointe de Platé
: observer la réduction d'épaisseur du Sénonien
et des calcaires nummulitiques dans le compartiment oriental (de
droite) ; s.P = synclinal de Platé (les deux charnières
représentées permettent de voir que l'axe de ce
pli est orienté de façon très peu oblique
à la falaise du Dérochoir.
On a indiqué la trajectoire de l'éboulement récent
(de type coulée boueuse et de très petite taille
relative) qui a détruit, en janvier 1970, l'un des sanatorias.
Le vallon de Sales
version plus grande, muette, de cette image
vu du nord, depuis les pentes inférieures de la Pointe
de Sales.
Ø.P = faille de Sales = prolongement septentrional
du chevauchement de la Pointe de Platé : son miroir de
faille est localement dénudé en formant une dalle
structurale* (observer la réduction d'épaisseur
du Sénonien dans le compartiment oriental, de gauche).
s.P = synclinal de Platé. La dalle du sommet de
l'Urgonien, sur laquelle sont installés les chalets de
Sales ne correspond pas au fond d'un val*, en dépit des
apparences (dues au pendage très faible des couches). En
effet l'axe du synclinal ne suit pas le fond du vallon, mais le
traverse obliquement, entre la Tête à l'Ane (non
visible, à gauche) et la Pointe de Platé (à
droite).
aperçu général
sur le massif de Sixt
cartes
géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille
Cluses
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