Charnècles, Réaumont, Saint-Cassien |
Le village de Charnècles est situé sur les pentes méridionales du "seuil de Rives" peu en contrebas de la crête de la moraine 3"M, du côté où se trouvait le glacier à ce stade de stationnement de son front (cette moraine est la plus interne et la seule bien conservée ici des deux lignes de crêtes formées lors de l'épisode de retrait N°3 [voir la carte d'ensemble et, pour plus de détails, la carte des abords ouest de Voiron])
Du côté nord la moraine est bordée par un chenal marginal 3"S, peu profond, qu'emprunte la D12 et qui se prolonge, au sud-ouest de la RN85, à Bois Vert.
La discrétion de ce vallonnement est due à ce que, au stade 3" (où il s'est formé), de profondes brèches de la moraine 3', comme celle de Saint-Cassien, fonctionnaient encore comme collecteur des eaux de fonte et les faisaient s'évacuer par l'ancien chenal marginal 3', c'est-à-dire par l'actuelle vallée morte de Réaumont (voir ci-après).
C'est seulement une zone de molles collines, correspondant aux crêtes morainiques 3'M (Le Bessey nord, Mercuel, Les Bruyères, Combe Louvat), qui sépare le chenal marginal 3"S (Bois Vert, Les Granges, Le Bessey sud) de la vallée de Réaumont (on n'y parvient à suivre les alignement morainiques qu'au prix d'une recherche attentive).
Ces collines des abords septentrionaux de Charnècles
sont séparées des pentes méridionales de
Saint-Blaise-du-Buis par la vallée
morte de Réaumont. Cette dernière, très
spectaculaire par sa profondeur et par le fait que ses rives sont
particulièrement abruptes, a été creusée
par les eaux de fonte qui s'échappaient du glacier aux
stade 3' et 3", puis pendant le debut de son retrait durant
l'épisode 4 (4'R1, 4'R2 etc..). Ces eaux y ont affouillé
assez profondément pour atteindre les conglomérats
miocènes et s'y s'enfoncer de plus de 10 m.
Le maintient en activité de cette vallée jusqu'au
début de cet épisode 4, prouve que, en dépit
de l'abaissement du niveau de la glace, des eaux de fonte ont
continué à s'y évacuer. Cela implique que
les brèches de la moraine 3 à travers lesquelles
ces eaux s'échappaient (notamment celle de Saint-Cassien)
ont continué à se creuser au fur et à mesure
de l'abaissement du niveau de la glace et du recul concomittant
du front glacaire.
Ce creusement a sans doute été facilité par
le fait que les eaux ne rencontraient plus guère d'obstacle
à leur évacuation vers la vallée de l'Isère
dans
le secteur de Tullins (où elles n'avaient plus à
contourner l'obstacle de la montagne de Parménie) et devaient,
de ce fait, rejoindre leur niveau de base local par un cours très
rapide. Ce creusement a, en tous cas, été assez
important pour atteindre et entailler le bedrock molassique, en
aval aussi bien (et même plus) qu'en amont de Réaumont.
La vallée morte de Réaumont est empruntée par la voie ferrée Lyon-Grenoble. La tranchée de celle-ci, en rive nord de la vallée, met a nu, à l'est de Réaumont, de beaux affleurements du bedrock* miocène.
Alors que la stratification est globalement horizontale, les litages sont inclinés dans la zone d'indentation des faciès entre conglomérats et grès fins. Cela est dû à ce que les grès molassiques se déposaient dans des zones calmes du delta, en contrebas et en marge des levées de matériaux grossiers qui bordaient les lits des distributaires deltaïques (le colmatage de ces derniers fait qu'ils sont rapidement abandonnés par les écoulements fluviatiles).
Du côté oriental (amont) le fond de la vallée morte de Réaumont se raccorde (en s'y encaissant d'ailleurs légèrement) à la surface de la plaine alluviale de Saint-Cassien.
Ce vaste espace plat tranche perpendiculairement
les lignes de collines morainiques 3" et 3',
mais recoit du côté oriental les deux vallées
mortes de l'Agnelas (au nord) et de
Charauze-le-Bas (au sud). La première
correspond à des écoulements débutés
en 3'S et terminés en 3"R. La seconde
a collecté les eaux depuis 3"S jusqu'en 4'R.
Cette plaine occupe l'emplacement où s'était installé,
puis a longuement fonctionné, un collecteur radial qui
était issu d'une profonde brèche des moraines (y
avait-il là, avant l'arrivée du glacier, l'entaille
dans le bedrock d'une vallée préexistante qui aurait
aidé à ce drainage?).
À travers cette plaine s'est évacué longtemps l'essentiel des eaux qui contournaient le front du glacier (eaux constituées par celles de sa propre fonte et par celles issues du bassin de Saint-Ètienne-de-Crossey par les gorges de la Morge), d'où sa force de creusement (et le fait que, plus à l'ouest, à Charnècles, le chenal marginal 3S est fort peu creusé). Le fonctionnement de ce chenal d'évacuation perpendiculaire au font glaciaire a cessé lorsqu'il n'a plus pu se creuser assez vite pour que son fond reste en contrebas du chenal marginal glaciaire : ceci a dû se produire dès que son creusement a commencé à rencontrer le bedrock molassique, plus résistant que la matériel glaciaire.
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