L'Éperrimont, 1441 m. ; Le Pieu, 1270 m. |
Entre Vif et Prélenfrey, le rebord subalpin* présente la particularité de comporter deux barres tithoniques, étagées l'une au dessus de l'autre. La barre supérieure forme même deux sommets boisés, l'Éperrimont et le Pieu (ou Bémont), en contrebas de la barrière urgonienne.
Ce célèbre "redoublement" du Tithonique est dû au passage d'un chevauchement, dont la surface est presque horizontale (voire même légérement plongeante vers l'ouest). Il est pratiquement certain que ce chevauchement n'est autre que celui du Moucherotte, bien que le raccord entre les deux ne soit pas observable, pour cause à la fois de masque végétal et ébouleux et de hiatus d'érosion dans le vallon supérieur du Lavanchon.
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version plus grande, sans commentaires, de cette image Le redoublement du Tithonique de l'Éperrimontvu d'avion, du sud sous cet angle on observe une coupe naturelle orthogonale aux structures : voir son interprétation en coupe 3, ci-après. |
Cette interprétation, exprimée dans la coupe ci-dessous, suppose cependant que le raccord (invisible) entre les deux tronçons de chevauchement correspond à une zône d'inflexion synforme* de sa surface de chevauchement.
Ceci n'a rien de choquant pour trois raisons
:
1 - parce que cette même surface subit plus à l'ouest
une autre inflexion, antiforme* celle-là, en franchissant
la crête de ce chaînon (cf. coupe ci-dessus).
2 - parce que, plus au nord, cette surface décrit effectivement
une telle inflexion synforme dans le versant oriental du Pic Saint-Michel
(cf. cliché ci-dessous).
3 - parce que on voit parfaitement, dans le chaînon Gerbier
- Cornafion, la surface du chevauchement du Moucherotte plonger
vers l'est avec la pente voulue pour se raccorder avec celle de
l'Éperrimont (cf. cliché
ci-dessous).
Presque en fond de vallée, peu au nord du village de Champrond (au sud de Vif), les alternances marno-calcaires de l'Argovien sont exploitées comme pierre à ciment. A la faveur de cette carrière on peut observer la flexion des couches par un pli synclinal fortement déversé vers l'ouest.
Une interprétation séduisante est que cette charnière représente le crochon du chevauchement du Moucherotte, car la surface de ce dernier passe peu au dessus de la barre des Rochers de l'Église Saint-Michel.
Toutefois cela impliquerait que cette surface de chevauchement décrive là une inflexion antiforme (de façon a y prendre un pendage plutôt vers l'est, comme le plan axial du pli). Cette interprétation n'avait pas été prise en compte sur les coupes de ce secteur (cf. ci-dessus) mais ne présente pas de difficulté majeure puisque l'on sait que la surface de chevauchement du Moucherotte décrit une sinuosité comparable entre le Pieu et la Crête des Crocs.
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