Glossaire de Tectonique : divers |
azimut, pendage
Toute surface plane, de quelque type que ce soit, surfaces de strates, de failles, de schistosité etc.., est décrite, quant à son attitude dans l'espace, par deux valeurs d'angle :
- l'azimut de sa direction horizontale, mesurée par l'angle avec le nord (de 0 à 180°) par la ligne d'intersection de la surface par un plan horizontal. Une surface d'azimut "N60" est orientée entre NE-SW et E-W.
- son pendage qui est l'angle, par rapport à l'horizontale, de la ligne de plus grande pente de la surface (intersection de la surface par un plan vertical), complétée par une indication (W, E, N, S, SE etc...) précisant le sens d'inclinaison (perpendiculaire à l'azimut de la surface) : un pendage de "80°SE" correspond à une surface orientée NE-SW, qui s'élève presque verticalement du SE vers le NW .
Ces deux termes sont utilisés pour désigner des objets tectoniques dont les caractéristiques souffrent d'une certaine imprécision.
Un "accident" est le plus souvent une faille*, ou un faisceau de failles, dont le tracé ou le type est mal connu. Mais ce terme est le plus souvent utilisé quand le fonctionnement exact est mal défini et surtout s'il semble plus complexe que celui d'une simple faille de type courant.
Les linéaments sont des accidents d'importance régionale, souvent à jeu complexe, qui se poursuivent sur de longues distance et qui, du fait de ces caractères sont susceptibles d'être repérables sur des vues de satellite (on a notamment utilisé ce terme dans les chaînes subalpines méridionales pour désigner de grandes cassures jurassiques qui ont rejoué au Tertiaire, comme le linéament d'Aspres-lès-Corps et celui de Clamensane).
Une "Unité tectonique" est en général un fragment élémentaire d'une nappe de charriage*, qui est reconnaissable par les caractéristiques de l'ensemble rocheux qui le constitue et qui constitue cartographiquement un tout bien individualisable, mais dont les rapports et la position hiérarchique par rapport aux autres éléments de l'édifice tectonique créé par le charriage restent plus ou moins mal déterminés (voir aussi l'article "pays de nappes").
Nom donné à une déformation
microtectonique qui consiste en une rupture d'un banc rocheux,
en panneaux allongés disjoints, en réponse à
un effort d'extension appliqué parallèlement à
la surface du banc : l'allongement se fait alors par ouverture
de fentes orientées perpendiculairement à la direction
d'allongement (c'est donc une déformation "discontinue").
Cela concerne des couches de roches "compétentes",
c'est-à-dire refusant de s'écraser, intercalées
entre d'autres couches "incompétentes" qui acceptent
de s'étirer de façon "continue" (sans
ouverture de discontinuités), par le processus de la schistosité.
On appelle ainsi le type de déformation
qui résulte de forces organisées en "couple"
mécanique : il détermine une distorsion qui se traduit
par un décalage des repères (par exemple linéaires)
situés de part et d'autre du secteur cisaillé.
Le mouvement le long d'une faille
est un cisaillement qui est concentré sur une surface.
Mais le cisaillement peut aussi être diffus et intéresser
une zone plus ou moins épaisse, si les roches concernées
sont susceptibles de se déformer sans rupture. Si la tranche
cisaillée est relativement mince on se rapproche du cas
des failles ; c'est pourquoi l'on parle alors de "faille
ductile".
Le diapirisme est le phénomène tectonique par lequel des roches profondes s'élèvent, souvent jusqu'à la surface du sol, à travers (racine : dia) celles qui les recouvraient.
Un diapir est donc un corps rocheux, étranger à son environnement, souvent cylindrique et de diamètre kilométrique, qui a percé, comme à l'emporte pièce, les roches qui l'entourent. La roche qui les forme doit être à la fois aisément déformable, pour pouvoir s'injecter ainsi, et de faible densité relative, car le moteur de cette ascension est justement la relative légèreté de ces roches qui entraine une instabilité gravitaire
Les dômes de sel sont les plus connues des structures diapiriques (c'est pratiquement le type des diapirs). Il existe aussi des diapirs de boue et la mise en place des plutons granitiques est un phénomène diapirique bien caractérisé (on parle alors de "diapirisme crustal").
Dans les Alpes, seuls les gypses du Trias sont susceptibles de former des diapirs : on en observe de beaux exemples dans les chaînons subalpins méridionaux (Baronnies notamment).
exemples dans les pages Avance, Lazer et Astoin (section Gap-Digne)
- On parle d'extravasion pour désigner le phénomène de débordement latéral qui affecte le matériel remonté par diapirisme en arrivant à la surface du sol (ou à faible profondeur sous celle-ci). Ce débordement peut aller loin (jusqu'à des distances parfois pluri-kilométriques) sur les secteurs bordant la cheminée du diapir.
C'est à ce phénomène qu'il faut certainement
attribuer, dans les Alpes, certains tapissages de cargneules,
qui s'étendent parfois loin et capricieusement (en remplissant
des anfractuosités) en marge des zones de fractures le
long desquelles se sont produites des remontées diapiriques
de gypses.
On peut citer comme exemples particulièrement frappants
les environs du Petit Mont-Blanc de Pralognan (section Vanoise)
et ceux du col d'Izoard au sud de Briançon (section Briançonnais).
Disposition géométrique qui consiste en ce que des couches superposées ne soient pas disposées parallèlement les unes aux autres : elles sont séparées en deux tranches d'inclinaison différente par une surface de discordance. Cela se produit souvent à l'occasion d'une transgression marine ou à la base de couches continentales.
Dans le cas où les couches supérieures
tranchent des couches inférieures plus inclinées
(qui sont ainsi biseautées), cette obliquité résulte
d'une reprise de sédimentation qui s'est produite après
intervention d'une érosion qui a aplani un secteur
où les couches avaient été préalablement
basculées par un plissement. Dans de tels cas on peut
même observer des voûtes anticlinales tronquées
par la surface de discordance : de beaux exemples sont fournis
par les plis anté-Sénoniens du massif du Dévoluy.)
On emploie le terme anglais de "onlap"
lorsque les couches situées au dessus de la surface de
discordance sont disposées en oblique par rapport à
cette dernière, les couches successives venant ainsi à
tour de rôle, de bas en haut, se terminer en biseau contre
cette surface. Cette obliquité résulte de ce que
les couches se sédimentaient en s'appuyant latéralement
sur la pente (plus ou moins douce selon les cas) d'un relief.
Un tel relief a pu être créé par une érosion
avant la reprise de sédimentation ; c'est notamment le
cas au flanc des chenaux fluviatiles*. La pente peut résulter
du basculement du fond sous-marin pendant la sédimentation,
ce qui se produit en particulier dans les hémigrabens*
que l'expansion océanique a créés, au Jurassique,
dans les Alpes. Enfin le relief servant d'appui au onlap peut
être un miroir de faille*, ce qui témoigne alors
du jeu synsédimentaire de cette faille.
Voir l'article "autochtone"
olistolites, olistostrome
On désigne sous le nom d'olistolite
des lames de terrains qui sont interstratifiées à
l'intérieur de formations plus récentes (lorsque
les les olistolites y sont abondants ces formations sont alors
qualifiées d'olistostromes).
On interpréte les olistolites comme des lambeaux rocheux
qui se sont détachés d'une pente et ont glissé
à la surface du sol (en général sous l'eau).
Leur présence est donc en général un témoignage
d'activité tectonique créatrice de relief ; mais
il peut s'agir aussi bien de reliefs créés par une
tectonique extensive (sommet de lèvre soulevée d'une
faille) que par une tectonique compressive (front d'une nappe
de charriage s'avançant sur la surface du sol)
Jusqu'à une date récente de nombreux olistolites avaient été observés mais interprétés comme des lames tectoniques (écailles* imbriquées). Une différence distinctive est que les couches surmontant l'olistolite sont plus récentes que celles qu'il recouvre, tandis que c'est l'inverse dans une écaille tectonique. Un critère le plus facile à observer est que les olistolites s'observent dans un contexte détritique : effritement marginal des lames dans le sédiment qui les héberge, environnement de mégabrèches et conglomérats.
Retombée
Terme tiré du vocabulaire architectural,
où il désigne les côtés inclinés
d'une voûte.
Il est employé en tectonique, où il est l'opposé
de "voûte" (comme "flanc" est l'opposé
de charnière), et surtout en géomorphologie structurale,
pour désigner les pentes d'un "mont" anticlinal.
On l'utilise surtout dans le cas des plis coffrés*, où
il y a un contraste assez frappant entre la faible inflexion de
la voûte du pli et le pendage beaucoup plus fort des flancs,
qui "retombent" par rapport à la large zone surélevée
de la voûte.
Le sens de mouvement indiqué par les structures tectoniques est presque toujours (faute d'un référentiel fiable) celui, relatif, d'un compartiment par rapport à une autre.
Dans les coulissements horizontaux les sens dextre et sénestre correspondent au déplacement vu d'en dessus (respectivement dans le sens "horaire" ou "anti-horaire", par référence à celui des aiguilles d'une montre.
Dans les déplacements aboutissant à un chevauchement on parle de déversement pour les plis et de vergence pour les failles inverses et les nappes, pour désigner le sens de déplacement du compartiment qui monte sur l'autre (sans que cela indique lequel a réellement été en mouvement, d'ailleurs).
Lorsque des accidents de sens opposé cohabitent, l'une des familles prédomine souvent de façon nette sur l'autre : en ce cas les mouvements dans le sens prédominant sont dits proverses, ceux en sens opposé rétroverses. On parlera de "plis rétroverses" et, pour les nappes, de mouvements de rétrocharriage. En général les mouvements rétroverses sont tardifs par rapport à ceux proverses (à l'inverse, s'il s'agit d'accidents conjugués, formés en même temps, il n'y a pas de prédominance nette d'une famille sur l'autre).
voir aussi l'article "subduction et sous-charriage"
sigmoïde
Ce qualificatif est utilisé pour désigner les lignes et surfaces qui subissent une courbure double, analogue à celle d'un S (à l'endroit ou à l'envers...). Les surfaces recoupées par des plans de glissement (surfaces de failles ou limites de strates) affectent une telle forme entre deux plans de glissement successifs. En fait il s'agit de la combinaison de deux crochons symétriques.
Ce vocable s'applique à tout ce qui concerne la disposition et l'organisation dans l'espace des différents éléments constituant les ensembles rocheux. Il s'agit donc de leur architecture, tout spécialement lorsqu'elle a été acquise ou modifiée par des évènements étrangers à leur formation. Pour la décrire on définit un certain nombre de types de "structures tectoniques" (plis, failles, etc...)
Cette conception très générale de la tectonique conduit à y inclure le résultat d'actions très superficielles, causes d'instabilités et de dislocations induites, telles que l'érosion ou la sédimentation. Toutefois on considère en général qu'il ne s'agit pas là de "vraie tectonique" et que cette dernière s'intéresse aux déformations dont l'origine vient de mouvements qui prennent naissance dans la profondeur même de la terre.
Concernant la tectonique il se pose également
un problème d'échelle. On distingue ainsi, des ensembles
les plus grands aux plus petits :
- la tectonique globale (tectonique des plaques lithosphériques
etc..),
- la tectonique régionale (structure d'une chaîne
de montagnes etc...),
- la tectonique locale (dispositifs visibles dans le paysage
depuis un point de vue donné),
- la microtectonique (dispositifs visibles sur un affleurement,
donc de quelques mètres à quelques dizaines de mètres
de côté),
- enfin la tectonique microscopique (observable à
la loupe ou au microscope)
Désigne la partie tout à fait inférieure de la couverture d'un massif de socle cristallin, qui est restée solidaire de ce dernier au cours des déformations tectoniques (et qui, en particulier, ne s'est pas plissée).
Un niveau de dysharmonie* sépare donc le tégument du reste de la couverture. Dans les Alpes occidentales il est essentiellement constitué par les gypses et cargneules du Trias supérieur. Le tégument du socle cristallin est donc essentiellement constitué par le Houiller (en général pincé dans des structures hercyniennes), le Permien (en réalité Stéphano-permien) et le Trias inférieur.
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