collines au nord de Voiron :
Le Verdin, Le Rousset, Macherin
Les pentes septentrionales de la cuvette
de Voiron sont couronnées, du côté septentrional,
par une double crête de moraines. Elle dessine un vallum*
bien typique, à concavité vers le sud, qui s'appuye
à l'ouest sur les pentes du Bois de Bavonne et à
l'est sur celles de la colline de Monure.
Panorama de la partie septentrionale de la cuvette
de Voiron
vu du sud-est, depuis le sommet de la montagne de Vouise ;
version plus grande, muette, de cette image
Les crêtes de moraines conservées sont
marquées d'un trait de couleur continu. Les tirets indiquent
la position atteinte par le front glaciaire du stade correspondant,
dans les secteurs où les crêtes morainiques sont
effacées.
Le glacier occupait la dépression de Voiron, située
dans l'angle inférieur gauche du cliché, et ses
eaux de fonte stagnaient à sa marge aux stades 3 et 4.
Ces eaux s'écoulaient par contre vers l'arrière
droit au stade 2 : un beau chenal d'écoulement radial (e2)
sépare la montagne de Monure des pentes de Grattonnière
(un autre, non visible d'ici, sépare, plus à droite,
La Grattonnière de la Vouise).
Le vallum morainique du Verdin, au nord de Voiron
vu du sud-ouest, depuis les pentes du Verdin ;
version
plus grande, muette, de cette image
La moraine 1M masque la vallée du Rousset et de Saint-Nicolas-de-Macherin
Il existe, entre les deux lignes de crêtes,
un décalage en altitude, mais il reste très modéré
et leur écart horizontal est très faible, ce qui
porte à penser qu'il s'agit là de moraines dues
à une oscillation du front glaciaire au cours du même
stade 2M.
Détail du vallum morainique du Verdin
agrandissement du cliché ci-dessus. version
plus grande, muette, de cette image
En fait la crête morainique est double, formée par
l'accolement de 2M' et de 2M'', la première se situant
un peu plus à l'extérieur du vallum (plus au nord)
et s'èlevant un peu plus haut. La banquette située
en contrebas, du côté sud, où se trouvait
le glacier, est la première d'une succession de 3 à
4 banquettes qui se sont étagées pendant le retrait
correspondant à l'épisode
3.
À l'arrière-plan on distingue, au sein du bedrock
qui émergeait des glaces, même au maximum de l'extension
du glacier würmien, la falaise de conglomérats molassiques
qui domine Saint-Nicolas-de-Macherin.
Ce vallum est longé du côté
nord par la vallée morte du Rousset, qui évacuait,
à l'épisode 2 de retrait des glaciers, les eaux
du lac de Saint-Étienne-de-Crossey (cf carte ci-après).
Le vallum morainique du Verdin, au nord de Voiron
vu du nord, depuis les pentes de Souillet ; version
plus grande, muette, de cette image
La moraine 2M masque la dépression de Voiron : la brume
qui s'intercale entre elle et les pentes du Vercors remplit assez
bien à l'emplacement qu'occupait la surface de la langue
glaciaire iséroise. Les eaux du lac de Saint-Étienne-de-Crossey
s'écoulaient de gauche à droite dans la vallée
du Rousset en longeant le pied de la moraine 2M (après
avoir tranché à travers la moraine 1M, à
laquelle appartient la petite crête résiduelle de
premier plan).
figure agrandissable
Carte de la région située au nord-est
de Voiron au Quaternaire récent
Les numéros indiquent les épisodes de
retrait du front de la langue glaciaire iséroise qui occupait
la dépression de Voiron. À l'angle nord-ouest de
la carte est représentée l'extrémité
méridionale de la langue de glacier rhodanienne de l'Ainan
(voir la carte d'ensemble de la région voironnaise)
L'épisode de retrait 3 se subdivise assez visiblement en
deux sous-stades, chacun avec sa crête morainique (M3'
et M3"). Durant les épisodes de retrait 3 les
eaux de la Morge s'échappent en passant à flanc
des buttes de Tolvon et de Vouise, où elles s'enfoncent
en créant les gorges (qui se sont encaissées plus
profondément par la suite), pour aller alimenter le lac
de la dépression des Blanchisseries, au nord de Voiron.
La vallée morte du Rousset prend naissance
du côté oriental, à la Pensière, où
devait se trouver le déversoir de ce lac (l'altitude du
lieu, 500 m, est en exacte correspondance avec celle du sommet
des deltas de Saint-Étienne-de-Crossey et du Paris).
Du côté est elle y fait place à une large
surface plane qui s'étend jusqu'à Saint-Nicolas-de-Macherin
et sur le rebord oriental de laquelle est installé le village.
Il s'agit d'un ancien delta (symétrique de celui de Saint-Étienne-de-Crossey),
qui était alimenté d'une part les ravins de Chatelonnière,
d'autre part par des eaux de fonte latérales de la langue
glaciaire de l'Ainan qui y parvenaient en parcourant, depuis Saint-Sixte,
la très belle vallée morte qui contourne par le
nord la moraine 1M de Hautefort.
Documents sur le quaternaire du Bas Dauphiné
cartes
géologiques au 1/50.000° à consulter : feuille
"Voiron"
Aller plus au nord ? : Chirens
Aller plus à l'ouest ? :
La Murette - Apprieu, vallée de la Fure
Aller plus à l'est ? :
Saint-Étienne-de-Crossey
Aller plus au sud :
Voiron : La Garenne, Monure, Vouise
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